(Actualisation: précisions sur les conditions d'arrivée de Luca de Meo chez Renault, contexte sur l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi)

PARIS/BERLIN (Agefi-Dow Jones)--Le constructeur automobile Renault prévoit de nommer Luca de Meo, un ancien dirigeant du groupe Volkswagen, au poste de directeur général lors d'une réunion extraordinaire du conseil d'administration cette semaine, ont indiqué des personnes proches du dossier.

L'arrivée de Luca de Meo chez Renault, qui dépend du vote du conseil d'administration, est considérée comme une quasi-certitude depuis que Volkswagen a annoncé au début du mois son départ de la direction générale de Seat, la filiale espagnole du groupe allemand. Luca de Meo a restauré la rentabilité de Seat, lui permettant également de devenir l'une des marques à plus forte croissance de Volkswagen.

Renault a évincé en octobre dernier son précédent directeur général, Thierry Bolloré. La directrice financière, Clotilde Delbos, assure depuis l'intérim.

La nomination de Luca de Meo à la direction générale du constructeur automobile français a été retardée par de longues négociations sur les termes du départ du dirigeant de Seat, ont souligné les personnes proches du dossier. L'un des principaux points d'achoppement concernait la date d'arrivée de Luca de Meo chez Renault et il ne démarrera pas immédiatement, a affirmé une des sources.

Le dirigeant devrait reprendre les rênes du groupe français à une période particulièrement difficile. L'action est au plus bas depuis plus de sept ans et les bénéfices diminuent face à des ventes en berne sur certains grands marchés émergents. Parallèlement, la relation entre Renault et son partenaire japonais, Nissan, est mise à rude épreuve par les différends sur la direction d'une alliance qui dure depuis 20 ans.

Le processus de prise de décision au sein de l'alliance, dont fait également partie le constructeur japonais Mitsubishi, est au ralenti depuis l'arrestation au Japon de Carlos Ghosn, ancien PDG de Renault et ancien président de Nissan et Mitsubishi. Ce dernier est accusé de malversations chez Nissan.

En tant que directeur général de Renault, Luca de Meo devra notamment régler la question de la future structure de l'alliance. Renault détient 43,4% de Nissan, qui contrôle de son côté 15% du capital du français mais ne dispose pas de droits de vote. Les Japonais se plaignent de cette situation, qu'ils jugent déséquilibrée.

Jean-Dominique Senard demeurera président de Renault et de l'alliance, ont indiqué les personnes proches du dossier.

-Nick Kostov et William Boston, The Wall Street Journal

(Version française Valérie Venck) ed: ECH

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