L’Iran est un important marché de croissance pour Renault, qui y a produit plus de 160.000 véhicules en 2017, 49% de plus qu’en 2016. Le groupe a ainsi dépassé le cap des 10% de parts du marché local, via la déclinaison des véhicules Dacia Logan (baptisée Tondar en Iran) et Dacia Sandero (le nom est identique), mais affublées du logo au losange lui-même. Mais le constructeur n’avait pas cessé d’être présent en Iran durant la période d’embargo, sans pour autant y contrevenir, comme en témoignent des ventes cumulées de près de 720.000 unités entre 2007 et 2017. La production est assurée par Renault Pars, une joint-venture dont le Français possède 51% aux côtés de ses partenaires locaux, SAIPA et Iran Khodro. Cependant, l’entité n’est plus consolidée depuis 2013 et l’exposition à l’Iran est totalement dépréciée depuis cette date.
 

Les premiers marchés de la marque Renault en 2017 (source : document de référence 2017)

Renault a, en parallèle des activités déjà en place, signé en août dernier un protocole d’accord pour fonder une autre coentreprise en Iran, et c’est sans doute ce projet qui est désormais le plus à risque. Il doit intégrer non seulement un centre d’ingénierie et d’achats, un réseau de distribution exclusif mais aussi une usine d’une capacité de production de 150.000 véhicules par an, qui s’ajouterait à la capacité de 200.000 véhicules déjà installée. Une usine de moteur est par ailleurs prévue (150.000 unités annuelles). Le site doit être installé à 120 km de Téhéran, à Saveh. Le constructeur n’a pas communiqué sur l’évolution de l'investissement après la décision américaine de la veille. En tout état de cause, cela pourrait aussi remettre en cause le projet de (re)consolidation de Renault Pars, qui était « toujours à l’étude » à la date de la publication du document de référence 2017.

Le titre Renault recule de -0,5% à l’ouverture du marché parisien, à 88,67 euros, alors que le CAC40 est stable.