Paris (awp/afp) - L'opérateur de satellites européen SES a vu son bénéfice net chuter de 36% au troisième trimestre, à 76 millions d'euros, se disant malgré tout vendredi en "bonne voie" poueutelr atteindre ses objectifs financiers de l'ensemble de l'année.

Le groupe luxembourgeois coté à Paris a précisé que son carnet de commandes s'était replié de 7,9% sur un an, à 7 milliards d'euros à fin septembre.

Entre juillet et septembre, le groupe a réalisé un chiffre d'affaires de 488 millions d'euros, en hausse de 2% et légèrement inférieur au consensus de 488,5 millions d'euros.

L'excédent brut d'exploitation (Ebitda) a également accusé un repli de 0,3% à 306,6 millions d'euros, contre une estimation de 307,5 millions d'euros du consensus d'analystes interrogés par Bloomberg.

SES a cependant assuré être en "bonne voie" pour atteindre ses objectifs financiers annuels, dans la tranche haute de ses prévisions, avec "97% du chiffre d'affaires du groupe escompté pour 2018" qui est déjà "contractuellement engagé".

L'opérateur a également réaffirmé son objectif opérationnel, avec un Ebitda attendu à plus de 1,27 milliard d'euros pour l'année 2018.

"Nous sommes confiants dans le fait que le groupe atteigne ses perspectives financières pour l'ensemble de l'année", a indiqué à l'AFP Sarah Simon, analyste de Berenberg, soulignant une continuité des tendances observées depuis quelques mois chez le groupe, dont la baisse de régime de la division vidéo.

Principale activité du groupe, SES Video a vu son chiffre d'affaires trimestriel reculer de 3,5%, à base comparable, pour s'établir au troisième trimestre à 318,9 millions d'euros, toujours plombé par un environnement particulièrement compétitif sur le secteur.

Les activités de distribution de vidéo, notamment, ont souffert de la concurrence et un ralentissement de l'activité en Amérique du Nord.

"La distribution vidéo à l'international reste un défi, certaines plates-formes luttant pour se faire une place sur le marché", a reconnu le PDG du groupe Steve Collar, cité dans un communiqué.

Progrès sur la bande C aux USA

SES a indiqué que le repli de son secteur vidéo était cependant "largement conforme" à ses attentes, lors d'une conférence avec des analystes.

Son principal concurrent Eutelsat avait pour sa part vu son chiffre d'affaires pour la division vidéo remonter à un niveau stable au quatrième trimestre de son exercice décalé 2017-2018, terminé au 30 juin dernier.

L'autre grande division du groupe, SES Networks, a repris du galon en gagnant 15,6% à base comparable sur le troisième trimestre par rapport à l'an dernier, pour atteindre 168,8 millions d'euros de chiffre d'affaires.

Vers 15h00, le titre SES se repliait de 5% à 18,90 euros.

Si la division vidéo du groupe a indubitablement déçu une partie des investisseurs, selon Mme Simon, une baisse du titre bien plus importante encore aurait eu lieu sans les perspectives positives affichées par le groupe au sujet du déploiement futur de la 5G aux Etats-Unis.

Dans son communiqué vendredi, le groupe a affirmé faire de "solides progrès" dans l'utilisation future des fréquences dites de la "bande C".

Les grands opérateurs du secteur (SES, Eutelsat Communications, Telesat et Intelsat) ont signé un accord de collaboration afin de libérer des fréquences de cette bande utilisée notamment dans la distribution audio et vidéo aux foyers américains, et ainsi faciliter le déploiement des télécommunications mobiles et de la 5G.

A terme, un réaménagement des fréquences représentera une opportunité financière pour le secteur des opérateurs satellite.

"Je suis de plus en plus convaincu que notre proposition de solution, basée sur le marché, est la meilleure manière de positionner les Etats-Unis dans une position de leader dans la 5G, et nous la réaliserons dans les trois ans", a indiqué Steve Collar dans le communiqué de vendredi matin.

afp/buc