Zurich (awp) - Le conglomérat industriel Sulzer fait état jeudi d'une hausse à deux chiffres des entrées de commandes sur les neuf premiers mois de 2018 et relève dans la foulée ses objectifs en la matière pour l'ensemble de l'exercice. Les ambitions en termes de ventes et de résultat opérationnel (Ebita) sont quant à elles confirmées.

De janvier à septembre, les entrées d'ordres se sont montées à 2,68 milliards de francs suisses, soit 12,2% de mieux qu'un an plus tôt. Exprimée en valeur organique, la croissance est ramenée à 7,2%, précise le groupe winterthourois dans un communiqué.

La principale division des pompes industrielles (Pumps Equipment) et celle spécialisée dans les équipements et installations pour l'industrie chimique (Chemtech) ont toutes deux vu leurs commandes s'envoler de près de 20%, à respectivement 1,04 et 0,45 milliard de francs suisses.

Les chiffres publiés par Sulzer s'inscrivent tout en haut de la fourchette des prévisions formulées par les analystes du consensus AWP, essentiellement grâce à la performance inattendue de Chemtech, qui a visiblement pris la communauté financière de court.

Les autres divisions en revanche ont affiché une performance légèrement inférieure à la moyenne des pronostics.

Dans la division nouvellement créée spécialisée dans les cosmétiques et la santé (Applicator Systems), la croissance de 8,4% est à mettre au crédit essentiellement des acquisitions, alors qu'en termes organiques, elle n'a été que de 1,5%.

Cette relative contre-performance s'explique par le non-renouvellement d'une commande d'un client de la branche cosmétique. Ajustée de cet effet, la croissance eût été de 6%, dans la fourchette visée de 4-6% pour la division, a souligné en téléconférence le directeur général (CEO) du groupe, Grégoire Poux-Guillaume.

Pétrole et gaz à la rescousse

Face à l'érosion d'un cinquième de la demande du secteur énergétique pendant le trimestre sous revue, il se veut serein. Les produits destinés à ce marché de l'énergie sortent des mêmes lignes que ceux pour les secteurs pétrolier et gazier, qui connaissent actuellement une croissance robuste.

"Les activités en lien avec le pétrole et le gaz offrent en outre une marge plus élevée" a fait remarquer le Français, rappelant que la performance liée secteur énergétique a également pâti d'une base de comparaison très élevée.

Evoquant la guerre commerciale, le dirigeant a reconnu que celle-ci constituait une source d'agacement pour le groupe. Les taxes douanières se soldent par une certaine inefficience, qui n'a cependant pas d'effets substantiels.

Les sanctions américaines à l'encontre de citoyens russes, dont le milliardaire Viktor Vekselberg, actionnaire de référence de Sulzer, n'ont plus le moindre impact, a assuré le patron.

En avril, le groupe s'était porté acquéreur d'un paquet de ses propres actions appartenant au véhicule d'investissement Renova, détenu par M. Vekselberg, afin de ramener la participation de ce dernier sous la barre de 50%. Les titres rachetés ont depuis été replacés sur le marché.

Ambitions relevées

La robustesse des commandes a incité la direction de Sulzer à revoir ses ambitions à la hausse. Le groupe table désormais sur une croissance des entrées d'ordres comprise entre 10-12%, contre 7-10% jusqu'ici. Pour ce qui est du chiffre d'affaires et de la marge Ebita, les objectifs annuels sont confirmés.

Les chiffres publiés surpassent un consensus déjà optimiste, note Vontobel, qui a bon espoir de voir Sulzer continuer de profiter du redressement des secteurs pétrolier et gazier. En outre, le trésor de guerre de 700 millions de francs suisses du groupe recèle un potentiel inexploité en termes d'acquisitions.

Plus circonspecte, la Banque cantonale de Zurich (ZKB) reconnaît la nette surperformance de Chemtech par rapport aux projections, mais rappelle que toutes les autres divisions on manqué le coche. Le relèvement des objectifs était attendu.

Le rapport d'étape du groupe winterthourois a visiblement plu aux investisseurs. L'action Sulzer a terminé en hausse de 3,6% à 97,40 francs suisses, dans un SPI à l'équilibre.

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