Zurich (awp) - Le groupe industriel Sulzer a bouclé le premier semestre sur des résultats en baisse marquée, mais dans l'ensemble supérieurs à ce que craignait la communauté financière. Le retour de la rentabilité opérationnelle à son niveau d'avant la crise est prévu pour 2021, mais cela se fera au prix d'économies qui toucheront des places de travail en Suisse.

Les entrées de commandes entre janvier et juin se sont contractées de 4,8% en rythme annuel, à un peu plus de 1,84 milliard de francs suisses. Au 30 juin, le carnet d'ordres s'inscrivait à près de 1,95 milliard, soit 8,6% de mieux qu'au bouclement de 2019.

Le chiffre d'affaires s'est quant à lui étiolé de 9,9% à 1,60 milliard, en raison des mesures de confinement et de ruptures dans la chaîne d'approvisionnement. Exprimé en termes organiques - ajusté des effets d'acquisition et de change - le recul est ramené à 5,5%, précise l'industriel winterthourois vendredi dans un communiqué.

Le résultat opérationnel (Ebita) a chuté de plus d'un quart (-25,6%) à 120,2 millions de francs suisses, pour une marge afférente de 7,5%, en recul de 160 points de base (pb). Le bénéfice net attribuable aux actionnaires a fondu de 76,3% à 15,4 millions.

"Nous avons une fois de plus démontré notre résilience, qui repose sur notre présence mondiale et sur un mélange équilibré d'activités de début et de fin de cycle", s'est félicité le directeur général (CEO) Greg Poux-Guillaume, cité dans le communiqué, soulignant le sommet atteint par le carnet de commandes "en dépit des perturbations sans précédent du marché causées par la pandémie".

Suppression d'emplois en Suisse

La copie rendue par Sulzer est supérieure à la moyenne des prévisions des analystes consultés par AWP à tous les niveaux, le bénéfice net dépassant même les expectatives les moins pessimistes.

Au vu de la reprise observée, la direction du groupe s'attend à voir la rentabilité opérationnelle se redresser au deuxième semestre et table sur une marge Ebita de 8,5-9,0% pour l'ensemble de l'exercice, et un retour au niveau d'avant la pandémie en 2021.

Le redressement visé ne se passera cependant pas sans heurts pour le personnel basé en Suisse. Jeudi soir, le groupe avait confirmé une information du syndicat Unia concernant la suppression de 55 postes dans la division Chemtech sur les sites de Winterthour, Oberwinterthur et Allschwil.

Le programme de restructuration devrait engendrer des coûts uniques à hauteur de 80 millions de francs suisses, dont 53 millions ont été comptabilisés au premier semestre, précise Sulzer dans son communiqué.

A terme, l'entreprise espère réaliser des économies structurelles de 70 millions de francs suisses dans le secteur énergétique. En 2021, celles-ci devraient déjà se monter à 50 millions.

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