BERLIN, 13 novembre (Reuters) - Les Etats fédéraux allemands ont rédigé une liste de doléances visant à renforcer la loi qui impose en Allemagne aux réseaux sociaux comme Facebook et Twitter de lutter contre les discours haineux sur leurs plateformes, a rapporté lundi le journal Handelblatt.

Les ministres de la Justice des Etats fédéraux vont remettre leurs propositions à la ministre de la Justice Katarina Barley lors d'une réunion prévue jeudi, a précisé le journal, disant s'être procuré une ébauche du document visant à réviser le texte de loi.

Cette loi, entrée en vigueur au 1er janvier dernier, menace de 50 millions d'euros d'amendes les plateformes numériques qui ne retireraient pas des contenus haineux sous 24 heures.

L'opposition a critiqué le risque d'atteinte à la liberté d'expression, estimant qu'il ne devrait pas incomber aux plateformes de décider de la légalité des contenus.

D'après Handelblatt, les ministres de la Justice des Etats fédéraux veulent que les réseaux sociaux facilitent l'accès de leurs utilisateurs aux formulaires destinés à signaler des contenus haineux.

Les ministres souhaitent également que des amendes allant jusqu'à 500.000 euros soient imposées aux réseaux sociaux lorsque ceux-ci fournissent des "réponses futiles" aux demandes des autorités.

"Si nous voulons lutter efficacement contre les discours haineux et l'incitation à la haine sur internet, nous devons donner plus de force à la loi et combler les lacunes", a déclaré au journal Till Steffen, ministre de la Justice de la ville-Etat de Hambourg.

La publication de cet article intervient alors que le président français Emmanuel Macron a déclaré lundi qu'une équipe resserrées de régulateurs français allait être autorisée à observer en immersion les méthodes de Facebook pour lutter contre les discours haineux sur sa plateforme, un test inédit. (Andrea Shalal; Jean Terzian pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : Twitter, Facebook