Douche froide pour les actionnaires de TNT Express, dont l'action chute de plus de 43% à 4,668 euros à la Bourse d'Amsterdam. Les investisseurs réagissent à la décision d'UPS (United Parcel Service) de retirer son offre de 5,2 milliards d'euros sur le groupe de messagerie néerlandais dans l'anticipation d'un veto de la Commission européenne au projet de fusion des deux groupes. De son côté, le titre du groupe postal PostNL, qui détient 30% de TNT Express, cédait 38%. UPS s'est engagé à verser à TNT 200 millions d'euros pour l'annulation du projet de fusion, une trop maigre consolation...


Mardi, la Commission européenne rendra sa décision sur le projet d'offre. Or UPS prévoit un refus, Bruxelles ayant fait savoir que l'opération nuisait à la concurrence en réduisant le nombre des acteurs du marché de la messagerie à trois: UPS, FedEx et DHL, filiale de Deutsche Post.

En novembre dernier, UPS et TNT avaient annoncé leur intention de vendre des actifs pour apaiser les craintes de la commission. Mais cette tentative a échoué, FedEx, principal rival d'UPS, refusant en effet d'acquérir une partie des actifs concernés.

"Nous sommes extrêmement déçus de la position de la Commission européenne", a déclaré le directeur général d'UPS, Scott Davis. Cette opération aurait été la plus vaste d'UPS depuis la création du groupe il y a 105 ans. En rachetant TNT Express, en difficulté financière, UPS s'emparait d'une part de marché susceptible de lui permettre de rivaliser avec le géant Deutsche Post DHL, le premier groupe de messagerie d'Europe.

En mars dernier, à l'annonce de l'opération, UPS avait indiqué que la transaction aurait un impact positif sur ses comptes dès la première année. Le groupe américain s'était par ailleurs dit certain d'obtenir toutes les autorisations officielles pour réaliser l'opération. UPS et TNT espéraient réaliser entre 400 et 500 millions d'euros de synergies de coûts par an à la fin de la quatrième année après le rachat.

"Les sacrifices auraient été trop grands pour permettre à la nouvelle entité de devenir un leader mondial de la messagerie express", écrit Kepler. Le courtier recommande de Réduire sa position sur TNT Express, estimant que le groupe néerlandais pouvait vivre tout seul.