ISTANBUL, 18 janvier (Reuters) - L'Europe devrait collaborer avec la Turquie pour mettre fin au conflit en Libye, écrit le président turc Recep Tayyip Erdogan dans une tribune publiée samedi à la veille de la conférence internationale de Berlin sur le pays nord-africain.

Lors de cette réunion, l'Allemagne et les Nations unies espèrent convaincre les forces en présence d'entériner une trêve et un mécanisme de surveillance d'un cessez-le-feu comme première étape d'un processus de paix, explique-t-on de sources diplomatiques.

Le partage du pouvoir entre le gouvernement d'entente nationale de Fayez al Sarraj, basé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale, et le maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l'Est libyen dont les troupes se sont lancées en avril dernier à l'assaut de la capitale, ne sera pas à l'ordre du jour, ajoute-t-on de mêmes sources.

"En gardant à l'esprit que l'Europe ne souhaite guère fournir un soutien militaire à la Libye, le choix qui s'impose est de travailler avec la Turquie, qui a déjà promis une assistance militaire", écrit Recep Tayyip Erdogan dans une tribune publiée sur le site Politico.

Ankara a signé en novembre dernier un accord de coopération militaire avec le gouvernement Sarraj et annoncé l'envoi de troupes.

"Nous formerons les forces de sécurité libyennes et les aiderons à lutter contre le terrorisme, le trafic d'êtres humains et d'autres graves menaces pour la sécurité internationale", poursuit Erdogan.

Selon le président turc, en cas de chute du gouvernement Sarraj, Al Qaïda ou le groupe Etat islamique trouveraient en Libye "un terrain fertile où reprendre pied". (Daren Butler, version française Jean-Stéphane Brosse)