PARIS - Le conseil d'administration d'Air France-KLM a officialisé hier la nomination de Benjamin Smith, numéro deux d'Air Canada, au poste de directeur général du groupe aérien franco-néerlandais, avec le soutien de l'Etat français.

Benjamin Smith, qui prendra ses fonctions au plus tard le 30 septembre 2018, "sera chargé en priorité de redynamiser Air France, de donner une profonde impulsion stratégique au groupe, et de travailler avec les équipes à une nouvelle approche managériale", a précisé le groupe dans un communiqué.

Cette nomination a été immédiatement saluée par le gouvernement français. Dans un communiqué commun, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire et la ministre des Transports Elisabeth Borne, ont souligné que Benjamin Smith "bénéficie de la pleine confiance de l'Etat et des principaux actionnaires d'Air France-KLM pour rétablir le dialogue social et mener à bien les grands chantiers de transformation du groupe".

Les syndicats d'AF-KLM avaient critiqué par avance le choix d'un Nord-Américain. Ce sera la première fois que le groupe aura un patron non français et, de plus, non européen.

Benjamin Smith aura la tâche délicate de relancer les négociations sur les salaires et les conditions de travail, dans une impasse depuis la démission de Jean-Marc Janaillac, désavoué lors d'une consultation des personnels sur un projet d'accord salarial.

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CITE DU VATICAN - Le Vatican, dans sa première réaction face au nouveau scandale de pédophilie qui frappe l'Eglise catholique aux Etats-Unis, a exprimé hier soir "sa honte et son chagrin".

Le pape François comprend combien "ces crimes peuvent ébranler la foi et l'esprit des croyants" et, dans cette "tragique horreur qui détruit la vie des innocents", "les victimes doivent savoir que le pape est de leur côté", a ajouté le porte-parole du Vatican, Greg Burke, dans un communiqué.

"L'Eglise doit tirer des leçons du passé et il doit y avoir une prise de responsabilité de la part de ceux qui ont abusé et de ceux qui ont permis que cela se produise", a-t-il poursuivi.

Les autorités de Pennsylvanie ont révélé que 300 prêtres pédophiles avaient violé ou abusé d'un millier d'enfants qu'ils ont réduits au silence en se servant de la foi comme d'une arme, tout en étant systématiquement couverts par les autorités épiscopales. L'enquête porte sur une période de 70 ans.

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MILAN - Le gouvernement italien a ouvert hier soir une enquête sur Autostrade per l'Italia, la société gestionnaire du pont Morandi de Gênes dont l'effondrement partiel a fait au moins 38 morts mardi, et lui a donné quinze jours pour démontrer qu'elle a respecté ses obligations contractuelles.

Dans un communiqué, le ministère des Transports a ajouté que la société privée devait immédiatement s'engager à reconstruire le pont Morandi et à financer les travaux.

Les secouristes poursuivaient dans la nuit leur travail de déblaiement des décombres du pont qui s'est partiellement effondré mardi en fin de matinée.

Dix à vingt personnes étaient encore portées disparues, a annoncé hier le procureur de Gênes, qui a ouvert une enquête judiciaire pour déterminer les causes de la catastrophe.

Des funérailles d'Etat seront organisées demain à Gênes.

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BAMAKO – Le chef de l'Etat français, Emmanuel Macron, a félicité par téléphone le président réélu malien Ibrahim Boubacar Keïta, a fait savoir hier l'Elysée.

Il a réitéré à cette occasion "l'engagement de la France à se tenir aux côtés des autorités et du peuple malien pour surmonter le défi de la lutte contre le terrorisme et favoriser l'investissement et le développement économique", a précisé la présidence française dans un communiqué.

Ibrahim Boubacar Keïta a été largement réélu face à son rival Soumaïla Cissé avec 67% des suffrages exprimés dimanche dernier, a annoncé hier le gouvernement, ce qui lui donne cinq années supplémentaires pour tenter de venir à bout des violences islamistes ou ethniques et pour relancer l'économie.

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ALEXANDRIA, Virginie - Les jurés du procès de Paul Manafort, ancien directeur de campagne de Donald Trump, vont reprendre aujourd'hui leurs délibérations, débutées hier après deux semaines de procès devant le tribunal fédéral d'Alexandria, dans l'Etat de Virginie, près de Washington.

Paul Manafort, poursuivi pour fraudes bancaires et fiscales, est passible d'une lourde peine de prison.

Son procès, même s'il ne porte pas sur des faits directement liés à une possible collusion entre l'équipe de campagne Trump et Moscou, est le premier à découler des investigations menées depuis mai 2017 par le procureur spécial Robert Mueller.

Le dossier porte sur les millions de dollars gagnés par Manafort pour son travail de consultant politique auprès de politiciens pro-russes en Ukraine. Manafort est accusé d'avoir dissimulé plus de 16 millions de dollars au fisc et d'avoir obtenu frauduleusement 20 millions de prêts bancaires.

Aucune limite de temps n'a été fixée aux jurés par le juge T.S. Ellis.

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WASHINGTON - Les Etats-Unis ont averti hier la Turquie que de nouvelles sanctions économiques seraient instaurées contre Ankara si le pasteur américain Andrew Brunson n'était pas libéré rapidement, laissant entrevoir une nouvelle escalade des tensions entre les deux pays.

Donald Trump a appelé à plusieurs reprises à la libération de Brunson, accusé de terrorisme par Ankara et placé en juillet en résidence surveillée après avoir passé près de 20 mois dans une prison turque.

Le président américain a annoncé la semaine dernière un doublement des droits de douane sur l'acier et l'aluminium turcs importés aux Etats-Unis, ce à quoi Ankara a répliqué mercredi en relevant les tarifs douaniers qu'elle exige pour l'importation de plusieurs catégories de produits américains.

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BAGDAD - L'armée irakienne a annoncé hier avoir procédé à une frappe aérienne sur le territoire syrien contre une réunion de combattants du groupe Etat islamique (EI).

Elle a précisé dans un communiqué que des chasseurs F16 irakiens avaient bombardé et détruit un centre opérationnel de l'EI, tuant plusieurs djihadistes.

Ce n'est pas la première fois que des avions irakiens frappent en territoire syrien, avec l'accord du régime de Bachar al Assad mais aussi de la coalition internationale sous commandement américain.

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LONDRES - Au moins trois consortiums ont été constitués en vue de présenter une offre pour le rachat de la participation de l'Etat dans ADP, anciennement Aéroports de Paris, qui figure parmi les premières opérations de privatisation prévues au cours de l'année 2019, a-t-on appris hier de trois sources. La part de 50,6% de l'Etat du capital d'ADP devrait être mise en vente l'an prochain dans le cadre d'une opération qui pourrait atteindre 10 milliards d'euros sur la base de la capitalisation boursière actuelle de l'opérateur aéroportuaire.

Trois consortiums se sont constitués, selon ces sources proches du dossier, dont l'un est mené par le fonds basé aux Etats-Unis, Global Infrastructure Partners (GIP), l'autre par Vinci et le troisième par le fonds australien IFM.

Selon l'une des sources, au moins une douzaine de consortiums participeront au premier tour de l'appel d'offres.