Zurich (awp) - Vontobel a profité l'année dernière d'une croissance soutenue, après notamment l'acquisition de la banque privée saint-galloise Notenstein La Roche, reprise en 2018 des mains de Raiffeisen. Le bénéfice net s'est ainsi envolé, malgré les coûts d'intégration liés à cet achat. L'établissement zurichois propose un relèvement du dividende.

Le bénéfice net de Vontobel s'est inscrit à 265,1 millions de francs suisses, en hausse de 14% sur un an, indique mercredi la banque de gestion. Apuré des éléments exceptionnels liés en partie à Notenstein La Roche, cet indicateur s'est enrobé de 4% à 258,9 millions. Vontobel a également repris en 2019 un portefeuille américain de clients de la banque genevoise Lombard Odier.

Lors de l'assemblée générale du 30 mars, les actionnaires devront se prononcer sur un dividende relevé de 15 centimes, à 2,25 francs suisses par action.

Vontobel affirme avoir évolué dans un contexte difficile, en raison de la persistance des taux négatifs, des incertitudes géopolitiques, l'affaiblissement des transactions clientèle et la forte concurrence. Malgré cela, la banque a généré un produit d'exploitation de 1,26 milliard de francs suisses, en nette hausse de 9%. La croissance a été soutenue par les revenus tirés des commissions (+9%), qui contribuent à hauteur de 68% aux recettes du groupe.

La collecte d'argent s'est révélée fructueuse, avec des entrées nettes de 11,7 milliards de francs suisses, à comparer aux 5,0 milliards récoltés en 2018. Cela implique une croissance annualisée des afflux de 6,9%, supérieure à la cible de 4-6%.

La gestion d'actifs a enregistré à elle seule des entrées nettes de 11 milliards de francs suisses, grâce à la collecte dans les stratégies obligataires, le multi-asset, les actions "durables", mais également les fonds Raiffeisen. Cette activité a permis de dégager un résultat avant impôts de 198,3 millions, amélioré de 10% sur un an.

La gestion de fortune affiche un bilan moins avantageux, le groupe revendiquant des afflux nets de 0,5 milliard, inférieurs à la cible du groupe et causés par les mouvements liés à Notenstein La Roche. L'objectif d'entrées annualisées de 4-6% reste de mise pour 2020, assure le groupe.

Marge brute maintenue

Vontobel a néanmoins maintenu sa marge brute à 68 points de base dans la gestion de fortune et gonflé le bénéfice avant impôts de cette division de 21% à 147,4 millions. Cette envolée est notamment imputable à l'acquisition de Notenstein La Roche, précise le communiqué.

A fin décembre, les actifs clientèle s'élevaient à 226,1 milliards, dont 198,9 milliards de masse sous gestion, en hausse de 16,2% ou 27,8 milliards. Cette augmentation est principalement liée à la performance marché (22,8 milliards). Dans la gestion de fortune, les volumes ont atteint 121,6 milliards (+16,7%).

A l'exception du dividende, attendu à 2,40 francs suisses par action, les recettes et le bénéfice net s'inscrivent dans le haut de la fourchette du consensus AWP. La masse sous gestion dépasse les prévisions les plus optimistes.

Le rendement des fonds propres a atteint 14,2% (+1,2 point), tandis que le rapport entre les dépenses et les recettes s'est fixé à 75,6%, amélioré de 0,9 point sur un an.

La direction confirme les objectifs 2020, à savoir une croissance de 4-6% des recettes et des entrées nettes d'argent (annualisées), un rendement des fonds propres de 14% et un ratio coûts-revenus inférieur à 72%. Une nouvelle feuille de route sera dévoilée en juillet.

Vontobel a annoncé en décembre un recentrage de ses activités sur la gestion, avec un désengagement des activités liées aux marchés des capitaux, jugées marginales. Le courtage actions va être cédé à la Banque cantonale de Zurich.

Cette restructuration va entraîner une baisse des recettes, compensée par des réductions de coûts et des synergies, assure le groupe, qui table sur un effet positif de 3 millions de francs suisses sur 2020. La division Financial Products a subi l'année dernière une chute du résultat avant impôts de 25% à 47,2 millions.

fr/ol