(Ajoute réactions de Nahles et Klingbeil, précisions)

BERLIN, 26 mai (Reuters) - Les sociaux-démocrates allemands ont subi un revers important dimanche lors de l'élection régionale organisée en même temps que les européennes dans la ville-Etat de Brême, qu'ils contrôlaient depuis 1946, selon un sondage sortie des urnes de la chaîne ARD.

Cet échec historique pourrait accélérer le délitement de la coalition gouvernementale qu'ils forment avec les conservateurs de la CDU-CSU à Berlin.

La présidente du SPD, Andrea Nahles, a toutefois réagi à ce résultat en préconisant de rester au sein du gouvernement afin d'en préserver la fibre sociale.

"Il est maintenant important de continuer à travailler au sein de la coalition pour garantir une politique gouvernementale socialement juste", a-t-elle dit sous les applaudissements.

Selon l'ARD, le Parti social-démocrate a obtenu 24,5% des voix, reculant de plus de huit points de pourcentage par rapport au précédent scrutin de 2015 (32,8%).

La CDU d'Angela Merkel est arrivée en tête avec 25,5% des voix, les Verts ont recueilli 18% des suffrages, le parti de gauche Die Linke a rassemblé 12% des voix, l'AfD (extrême droite) 7% et les libéraux-démocrates du FPD 6% des voix.

Il n'est donc pas exclu que le SPD continue de gouverner s'il parvient à former une alliance tripartite avec les Verts et Die Linke.

Les résultats définitifs sont attendus dans la nuit de dimanche à lundi.

Brême, ville du nord de l'Allemagne où vivent un demi-million d'habitants, est le plus petit des Länder allemands.

Aucun autre Land allemand n'a été gouverné aussi longtemps par le même parti.

Une grande partie de la base du SPD reste hostile à la présence du SPD au côté des conservateurs, un rôle ingrat que les sociaux-démocrates ont joué pendant dix des 14 dernières années et qui leur a fait perdre de nombreuses voix.

Les sondages donnent aujourd'hui le SPD à environ 17% des suffrages au niveau fédéral, soit dix points de moins que les conservateurs.

Les sociaux-démocrates doivent réexaminer d'ici la fin de l'année la pertinence de leur participation au gouvernement.

"Ce résultat ne pourra pas rester sans conséquences", a déclaré le secrétaire général du SPD Lars Klingbeil, tout en jugeant prématuré de parler de changements à la tête du parti. (Paul Carrel Jean-Stéphane Brosse pour le service français)