Cette réunion, dont l'objet est plus vaste, est de bon augure : l'Europe et les Etats-Unis seraient à nouveau capables de dialoguer. Officiellement, les deux dirigeants doivent discuter "coopération approfondie" sur "un vaste ensemble de sujets, comme la politique étrangère et de sécurité, la lutte contre le terrorisme, la sécurité énergétique et la croissance économique". Les marchés financiers s'intéressent surtout au dernier point, en particulier à la question des droits douaniers automobiles, particulièrement sensible.

Un secteur clef

D'abord, parce que les européens sont les champions du secteur, avec leurs puissants équipementiers et leurs constructeurs haut de gamme, essentiellement allemands, très présents aux Etats-Unis. Dans une étude parue hier, Oddo BHF soulignait que le secteur automobile a tout à perdre d'une guerre commerciale, lui qui est très segmenté et à l'origine de nombreux flux internationaux.

Ensuite, parce qu'un accord contribuerait à la détente globale alors que les marchés financiers sont très nerveux vis-à-vis de la politique douanière américaine, à juste titre. Et les Européens ne sont pas tout à fait à l'aise avec la situation dans l'automobile. Ils appliquent en effet des droits de douane de 10% aux véhicules entrant dans la région, alors que les Etats-Unis, par exemple, ne surtaxent qu'à 2,5% les grosses berlines (souvent allemandes) qui inondent leur marché. Cela explique pourquoi Angela Merkel avait, rapidement, accepté le principe d'ouverture des discussions quand Donald Trump avait menacé d'appliquer 20% de droits de douane sur l'importation de voitures allemandes aux Etats-Unis.