WASHINGTON, 10 novembre (Reuters) - Le président américain Joe Biden rencontrera mercredi le président chinois Xi Jinping en tête-à-tête pour la première fois depuis un an, a annoncé vendredi la Maison blanche.

Cette rencontre très surveillée, visant à réduire les tensions entre les deux puissances, se tiendra en marge du sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC) dans la région de la baie de San Francisco.

Elle pourrait durer plusieurs heures et impliquer des équipes de responsables de Pékin et de Washington.

Des questions telles que la guerre entre Israël et le Hamas, l'invasion de l'Ukraine par la Russie, les liens entre la Corée du Nord et la Russie, la situation à Taïwan, la région indo-pacifique, les droits de l'homme, le fentanyl, l'intelligence artificielle et les relations commerciales et économiques "équitables" devraient être abordées, selon des responsables de l'administration Biden.

"Rien ne sera retenu ; tout est sur la table", a déclaré à la presse un haut fonctionnaire de l'administration Biden qui a refusé d'être nommé.

"Nous sommes lucides à ce sujet. Nous savons que les efforts déployés depuis plusieurs décennies pour façonner ou réformer la Chine ont échoué. Mais nous nous attendons à ce que la Chine existe et soit un acteur majeur sur la scène mondiale jusqu'à la fin de notre vie", a-t-il dit.

Les responsables américains, qui réclament cette rencontre depuis près d'un an, estiment que Pékin s'efforce activement de saper la politique américaine dans le monde.

La Maison blanche a confirmé vendredi la date de la réunion dans un communiqué. Le ministère chinois des Affaires étrangères a dit de son côté vendredi que Xi Jinping se rendrait aux Etats-Unis du 14 au 17 novembre, qu'il assisterait au sommet APEC et qu'il rencontrerait Joe Biden.

L'un des principaux résultats attendus des discussions entre les deux dirigeants est l'engagement de discuter davantage sur des questions clés telles que le climat, la santé mondiale, la stabilité économique, la lutte contre le trafic de stupéfiants et, éventuellement, la reprise de certains canaux de communication entre militaires après un gel à haut niveau.

Les deux parties pourraient faire de modestes gestes de bonne volonté pour faciliter les discussions, selon deux autres sources au fait des discussions.

Mais il sera difficile d'obtenir des progrès significatifs, les deux pays se considérant de plus en plus en concurrence directe pour s'assurer un avantage militaire et économique.

Parmi d'autres sujets sensibles, Joe Biden devrait évoquer les "opérations d'influence" chinoises dans les élections étrangères et le statut des citoyens américains qui, selon Washington, sont injustement détenus en Chine.

Les engagements des États-Unis dans la région indo-pacifique, la sécurité des Philippines et le rôle de l'Iran dans le conflit au Moyen-Orient devraient également être abordés lors de la réunion, selon un fonctionnaire. (Reportage Trevor Hunnicutt ; version française Diana Mandiá, édité par Blandine Hénault)