Zurich (awp) - La Bourse suisse restait engluée dans le rouge mercredi à l'approche de la mi-journée, à l'instar d'autres places financières européennes. Creusant ses pertes, l'indice phare de la place helvétique pourrait passer sous la barre symbolique des 10'200 points.

Le discours de Donald Trump devant l'Economic Club of New York mardi pèse sur l'ambiance, selon des courtiers. Le marché "espérait que Donald Trump clarifierait les commentaires du ministère chinois du Commerce de la semaine dernière selon lesquels les deux parties sont convenues de lever les droits de douane existants de part et d'autre" pour arriver à un accord partiel, mais le président américain "n'a rien fait de la sorte", observe Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

Par ailleurs, le locataire de la Maison Blanche a répété ses critiques à l'encontre de la politique commerciale de l'Union européenne, l'accusant d'avoir mis en place de "terribles barrières". L'administration Trump devrait annoncer cette semaine un report de la décision d'imposer ou non des droits de douane supplémentaires dans le secteur automobile, selon deux sources industrielles relayées par l'AFP. La décision était initialement attendue jeudi.

Sur le volet politique, la situation s'est aggravée à Hong Kong. Les journées de lundi et mardi ont été marquées par les pires violences en 24 semaines de mobilisation, alors que les manifestants pro-démocratie ont intensifié leurs actions.

Les nouvelles macroéconomiques étaient rares. L'Allemagne a confirmé une inflation à 1,1% et le Royaume-Uni à 1,5% en octobre.

Dans l'après-midi, les investisseurs s'intéresseront à quelques données macroéconomiques américaines, ainsi qu'au discours du président de la Réserve fédérale (Fed) sur la situation économique actuelle aux Etats-Unis.

A 11h00, le SMI cédait 0,73% à 10'238,64 points, le Swiss Leader Index (SLI) 1,0% à 1571,01 points, alors que l'indice du marché élargi Swiss Performance Index (SPI) égarait 0,63% à 12'375,94 points. Sur les 30 principales cotations, cinq avançaient et 25 reculaient.

Les bancaires occupaient le fond du classement provisoire, tant Julius Bär (-3,7%) que Credit Suisse et UBS (chacun -2,7%). La situation de plus en plus hors de contrôle à Hong Kong, les incertitudes politiques en Espagne ou encore des résultats de banques étrangères expliquent ces pertes, selon des courtiers.

AMS (-2,6%), Swiss Life, Lafargeholcim, Zurich Insurance et Adecco (tous -1,8%) creusaient aussi leur pertes.

Les poids lourds Novartis (-0,4%), Roche (-0,6%) et Nestlé (+0,4%) résistaient un peu mieux que la moyenne.

Sonova, Vifor et Lonza (chacun +0,5%) figuraient parmi les rares gagnant. Le chimiste reprenait quelques couleurs après un repli de 4,5% la veille suivant l'annonce surprise du départ de son directeur général.

Richemont (-0,5%) a vu son objectif de cours abaissé par la Banque Royale du Canada.

Sur le marché élargi, Sunrise (-0,6%) a vu ses revenus légèrement progresser au 3e trimestre et a fortement accru sa rentabilité, son bénéfice net s'envolant en l'espace d'un an de plus de moitié (+51,7%) à 48 millions de francs suisses. Le renoncement au rachat d'UPC coûtera entre 70 et 75 millions à l'opérateur, auquel s'ajoute 50 millions de pénalités.

Bâloise (-3,6%) a vu son volume d'affaires croître sur les neuf premiers mois de l'année. Il vise un retour en espèces de plus de 400 millions de francs suisses en 2019.

Le groupe bancaire EFG International (-2,5%) a vu la progression de sa masse sous gestion (AuM) s'accélérer au cours des derniers mois. A fin octobre, celle-ci s'inscrivait à 150,7 milliards de francs suisses.

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