Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé dans le vert jeudi. Les indices ont alterné les passages en territoire positif et négatif durant la journée. Ils ont ensuite pris la direction du nord après l'ouverture de Wall Street, où les indices remontaient aussi après une entame hésitante.

Dans le dossier du pétrole, Ryad a appelé à une réunion urgente de l'Opep+ afin de stabiliser les marchés. Après avoir parlé à "son ami" le prince héritier Salamane, le président américain Donald Trump a dit s'attendre à une réduction de 10 millions de barils-jour de la production. Peu après, on apprenait de Moscou que le président Poutine n'avait pas parlé au prince. Cela a entraîné quelques soubresauts des indices.

A Wall Street, les indices avaient d'abord reculé après la diffusion des chiffres sur les nouvelles demandes d'allocations chômage, qui ont montré que 6,6 millions de personnes avaient déposé un dossier la semaine dernière.

"Les demandes d'allocations chômage ont bondi bien plus que les prévisions des analystes les plus pessimistes", a commenté Christopher Low, économiste chez FTN Financial. "Et il faut garder à l'esprit que de nombreuses personnes supplémentaires ont sans doute essayé de s'inscrire mais n'ont pas pu le faire en raison de systèmes saturés".

Avec près de 10 millions de personnes ayant déposé des dossiers d'allocations chômage en deux semaines, sur les 152,3 millions de travailleurs en activité en février, le taux de chômage est "désormais probablement aux environs de 10%", a présumé M. Low.

Selon les experts, ce chiffre ne devrait toutefois pas apparaître dans le rapport mensuel sur l'emploi à paraître vendredi, qui ne prendra pas entièrement en compte les mesures de confinement massives imposées progressivement dans plusieurs Etats américains depuis mi-mars.

Le SMI a fini en hausse de 1,11% à 9270,96 points, avec un plus haut à 9318,61 et un plus bas à 9075,15 points. Le SLI a gagné 0,49% à 1337,05 points et le SPI 0,71% à 11'273,22 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 17 ont progressé et 13 reculé.

Le podium est composé de Swiss Re (+2,8%), Givaudan (+2,7%) et Novartis (+2,4%).

La multinationale verniolane a annoncé la production à Genève de gel hydroalcoolique, soit 60 tonnes par semaine qui seront distribués gratuitement aux hôpitaux environnants ainsi qu'à l'aéroport de Genève et aux Transports publics genevois (TPG).

Nestlé et Roche (chacun +1,2%) ont aussi soutenu l'indice. Novartis a finalement renoncé à céder les portefeuilles américains de sa filiale Sandoz à Aurobindo.

Aux bancaires, Credit Suisse (+2,0%) a hérité de la médaille en chocolat. UBS (+1,8%) a aussi progressé, alors que Julius Bär (-0,5%) a cédé du terrain.

Le directeur de l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma), Mark Branson, a une nouvelle fois demandé aux banques de se retenir de verser des dividendes. "Nous ne voulons pas avoir à découvrir plus tard dans l'année que nous aurions eu besoin de ces fonds", a-t-il déclaré dans l'émission "Tagesgespräch" de la radio SRF.

Les principaux perdants du jour sont Temenos (-7,2%), derrière Alcon (-3,2%), Kühne+Nagel et le bon Schindler (chacun -2,8%).

Sur le marché élargi, Georg Fischer (+0,2%) a introduit le chômage partiel sur ses sites européens en raison de la crise sanitaire. La direction va réduire temporairement sa rémunération mensuelle entre 10 et 20%. Meyer Burger (+0,5%) va également recourir au chômage partiel sur ses sites de Thoune et de Hauterive. Feintool (-1,9%) renonce à son dividende.

Idorsia (-2,1%) a annoncé le départ de son président Jean-Pierre Garnier, dont le remplaçant désigné s'appelle Mathieu Simon.

Arbonia (+7,9%) a visiblement profité d'un relèvement de recommandation par la Banque cantonale de Zurich. Flughafen Zurich en revanche (-1,6%) a vu sa note rabotée par Mainfirst, qui préconise désormais la vente du titre.

rp/buc