Zurich (awp) - La Bourse suisse a bouclé la séance de jeudi en territoire négatif, proche de son plus bas du jour, après avoir vu dans l'après-midi son indice vedette SMI passer à une vingtaine de points à peine de la barre symbolique des 9000 points. A Wall Street, les principaux indices ont ouvert dans le rouge, les investisseurs empochant leurs gains après plusieurs séances de bonne tenue et accueillant fraîchement les résultats d'entreprises.

Les principaux indices américains "ont beaucoup progressé en peu de temps, les laissant vulnérables à un peu de prises de bénéfices", a estimé Patrick O'Hare de Briefing en soulignant que le Nasdaq avait déjà progressé de 4,6% depuis le début du mois, le Dow Jones de 3,8% et le S&P 500 de 3,6%.

Sur le front macroéconomique, le commerce extérieur de la Suisse est demeuré dynamique au deuxième trimestre, le solde de la balance commerciale progressant de près de 28% par rapport au partiel précédent à 4,6 milliards de francs suisses. Les exportations horlogères ont augmenté en juin de 11,8% sur un an à 1,9 milliard, une valeur supérieure à la moyenne des mois précédents.

Aux Etats-Unis, les demandes hebdomadaires d'allocations chômage sont tombées au plus bas depuis décembre 1969 dans un nouveau signe de l'étroitesse du marché de l'emploi américain. La croissance de l'activité manufacturière de la région de Philadelphie a rebondi en juillet davantage que prévu par les analystes.

Le Swiss Market Index (SMI) s'est délesté de 0,05% à 8933,97 points, après avoir marqué un plus haut à 8978,91 points. Le Swiss Leader Index (SLI) a reculé de 0,17% à 1466,75 points et l'indice élargi Swiss Performance Index (SPI) de 0,15% à 10'669,66 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 9 ont progressé, 20 ont reculé et le bon de participation Schindler est resté coincé entre deux étages.

ABB (+2,8%) a survolé la séance, après avoir enregistré au deuxième partiel un chiffre d'affaires en hausse, porté notamment par des effets de changes positifs. Le groupe zurichois est parvenu à dégager sa meilleure extension de marges depuis deux ans, a salué Goldman Sachs.

La deuxième place revient à Nestlé (+0,7%) sans nouvelle particulière, alors que Logitech et Adecco (+0,5%) se disputent la troisième marche du podium.

Au lendemain du partiel de Novartis (+0,4%), plusieurs analystes ont revu leur copie et relevé leur objectif de cours.

Le troisième poids lourd Roche (-1,2%) a fini dans le wagon de queue, après avoir présenté des résultats intermédiaires mitigés pour une des nombreuses études de phase III examinant des combinaisons de son anticancéreux Tecentriq (atezolizumab) dans le traitement d'une forme de cancer du poumon.

La lanterne rouge échoit à Givaudan (-3,7%), qui a souffert au premier semestre de la hausse du prix des matières premières entrant dans la composition des parfums. Cette situation est notamment liée à l'incendie d'une usine BASF en Allemagne qui fournit le groupe genevois, a déclaré à AWP le directeur général Gilles Andrier.

Après avoir pointé aux tréfonds du classement, Kühne+Nagel (-0,1%) a repris quelques couleurs en fin de séance. Le logisticien de Schindellegi a publié des résultats en nette progression sur les six premiers mois et se dit confiant pour la suite de l'exercice, malgré un environnement volatil.

Sur le marché élargi, Molecular Partners a dévissé de 19%. Dans l'après-midi, le titre s'était envolé de près de 15% après avoir vu sa cotation sur SIX suspendue plus d'une heure suite à l'annonce de résultats d'étude prometteurs d'un traitement expérimental contre la dégénérescence maculaire néovasculaire liée à l'âge (AMD).

Temenos (-4,9%) a subi des prises de bénéfices au lendemain de ses très bons chiffres trimestriels.

Dormakaba a chuté de 17,3% malgré une hausse des revenus en 2017/18, assortie d'un bond de près de 10% de l'excédent brut d'exploitation (Ebitda).

Rieter (-14,7%) a vu sa rentabilité décliner au premier semestre, malgré un chiffre d'affaires et des entrées de commandes en hausse. La direction a confirmé ses objectifs à moyen terme.

Leonteq (-11,1%) a enregistré une nette hausse des résultats semestriels, mais l'annonce d'une augmentation de capital de 118 millions de francs suisses a mal passé auprès des investisseurs.

Bobst (-16,8%) et Meyer Burger (-14,8%) ont également été malmenés après avoir fourni de premières indications sur leur performance semestrielle respective.

Banque Cler a fini à l'équilibre, après la publication d'un bénéfice semestriel en hausse pour des revenus quasi stables.

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