Zurich (awp) - La Bourse suisse s'apprêtait lundi à ouvrir sur de très lourdes pertes, après avoir déjà subi une saignée vendredi dernier. La propagation de l'épidémie mondiale de coronavirus pesait lourdement sur le moral des investisseurs. Une guerre des prix du pétrole initiée par l'Arabie saoudite poussait le moral dans les tréfonds.

L'épidémie de coronavirus continue de se propager à vive allure sur la planète, provoquant la paralysie d'une partie de l'Italie. Dans le monde, 109'032 cas d'infection sont recensés dans 99 pays et territoires, causant la mort de 3792 personnes, selon un bilan établi par l'AFP.

Les cours du pétrole chutaient lourdement en Asie lundi matin après que l'Arabie saoudite eut décidé de baisser ses prix à la livraison, en raison de l'échec de l'Opep et de ses alliés à se mettre d'accord pour soutenir les cours. Le prix du baril de Brent reculait près de 26%.

En Asie, les principales places financières s'effondraient, à l'instar de Tokyo où le Nikkei a chuté de 5,07% en clôture.

Les devises participaient à la volatilité ambiante et le franc, jouant son rôle de valeur refuge, s'appréciait face aux principales monnaies. Il s'appréciait à 1,0562 franc pour un euro et à 0,9263 franc pour un dollar.

"Rarement, la volatilité des marchés a été aussi élevée que durant la semaine écoulée. La faute au développement du coronavirus et aux craintes suscitées par son impact économique", a rappelé John Plassard de Mirabaud Securities dans une note.

Selon ce dernier, "les indices européens se dirigent vers un lundi noir ce matin dans le sillage de l'échec des discussions entre l'Opep et la Russie".

A 08h04, le SMI plongeait de 4,93% à 9257,08 points, selon les indications préalables fournies par Julius Bär. Vendredi, l'indice vedette avait déjà perdu 4,01%.

Toutes les valeurs vedettes s'apprêtaient à ouvrir dans le rouge vif. Les plus fortes baisses étaient enregistrées par les bancaires UBS (-8,8%) et Credit Suisse (-7,9%), suivies par les cycliques ABB (-7,3%), Adecco (-6,6%) et Lafargeholcim (-5,8%).

Les spécialistes du luxe Richemont et Swatch (tous les deux -5,3%) subissaient aussi la pression vendeuse, face aux perspectives de ralentissement conjoncturel mondial, notamment sur l'important marché chinois.

Les poids lourds de la cote Nestlé (-3,9%), Novartis (-5,0%) et Roche (-4,2%) n'étaient d'aucun secours.

Le marché élargi était également affecté par la débandade généralisée. Belimo (-5,3%) n'était pas épargné, malgré la publication d'un bénéfice net en forte hausse de 17,5% à 121,1 millions de francs suisses en 2019. Le généreux dividende relevé à 150 francs suisses, alors que les analystes d'AWP s'attendaient à 112 francs suisses, ne suffisait pas à convaincre les analystes.

al/ol