* Paris recule de 4,73%, l'EuroStoxx 50 de 5%

* Inquiétudes sur la dette euro et craintes de récession US

* L'échec électoral de la CDU fragilise le plan de sauvetage * Le rendement du Bund à 10 ans passe en dessous de 1,9%

* Les taux grecs à 2 ans dépassent les 50% pour la 1ère fois

par Alexandre Boksenbaum-Granier et Juliette Rouillon

PARIS, 5 septembre (Reuters) - Les Bourses européennes ont accentué leur rechute lundi en clôture, dans un climat d'inquiétudes croissantes concernant la crise de la dette euro et de craintes de récession aux Etats-Unis.

Les investisseurs prennent progressivement la mesure des annonces faites la semaine dernière selon lesquelles la Grèce allait manquer son objectif budgétaire pour 2011 et que les pourparlers entre Athènes et l'Union européenne, le FMI et la BCE étaient suspendus. (voir et )

L'indice CAC 40 <.FCHI> a chuté de 4,73%, juste en dessous des 3.000 points à 2.999,54 points, son plus bas niveau depuis le 10 juillet 2009. L'indice avait déjà perdu 3,59% vendredi.

"Même les europhiles les plus convaincus commencent à douter de la façon dont on va sortir de cette crise. A cela s'ajoute les inquiétudes sur la croissance des Etats-Unis dans un contexte de marges de manoeuvre budgétaires étroites", résume Thomas Kleb, responsable de la vente chez SG CIB à Paris.

De plus, l'échec électoral subi par la CDU, le parti d'Angela Merkel, fragilise la chancelière allemande, ce qui pourrait remettre en cause le sauvetage des pays fragilisés de la zone euro, estiment des analystes.

Parmi les autres grandes places européennes, Londres <.FTSE> a abandonné 3,58%, Francfort <.GDAXI> 5,28%, Milan <.FTMIB> 4,83% alors que l'indice paneuropéen EuroStoxx 50 <.STOXX50E> abandonne 4,9%, à son plus bas niveau depuis le 1er avril 2009.

POINT BAS DE 2009

"Les troubles en Europe, où la question des dettes souveraines constitue un fléau pour les marchés, avec le risque de récession aux Etats-Unis, entraînent les marchés dans une spirale négative avec en ligne de mire les points bas de la crise de 2009", commente Andrea Tuéni, analyste de marché chez Saxo Banque, notant que sur le plan technique, la fourchette 2.990-3.000 points constitue un support majeur pour le CAC 40.

L'accélération de la baisse des actions dans l'après-midi s'est faite parallèlement au passage du rendement de l'emprunt d'Etat grec à deux ans au-dessus du seuil des 50%.

Les valeurs bancaires ont été très pénalisées, le marché redoutant que les banques d'Europe ne soient contraintes de passer des provisions ou dépréciations supplémentaires sur les titres de dette d'Etat de la zone euro, ce qui les obligerait ensuite à augmenter leurs fonds propres.

L'indice Stoxx des banques européennes <.SX7P> (-5,9%) a accusé la plus forte baisse sectorielle. Royal Bank of Scotland  (>> ROYAL BANK OF SCOTLAND GROUP) a chuté de 12,32% et Crédit Suisse (>> CREDIT SUISSE GROUP) de 8,13%.

Parmi les plus fortes baisses, Deutsche Bank (>> DT BANK) et Société générale (>> SOCIETE GENERALE) ont chuté chacune de près de 9%. Outre la crise de la dette souveraine dans la zone euro, ces deux banques font aussi partie de la liste des 17 grandes banques internationales visées par une plainte de l'agence fédérale américaine de supervision des prêts hypothécaires pour leur rôle présumé dans la crise des "subprimes".

L'aversion aux actifs risqués profite aux valeurs refuges, notamment les emprunts d'Etat offrant la meilleure signature.

Le rendement de l'emprunt d'Etat allemand (Bund) à 10 ans , qui avait déjà clôturé sous les 2% vendredi à un environ 1,98%, se négocie désormais autour de 1,85% ce lundi.

Les craintes de récession de l'économie américaine pèsent également sur les cours du pétrole, le baril de brut léger américain refluant de 2,30 dollars à 84,16 dollars.

(Edité par Jean-Michel Bélot)