Parlons d'abord chiffres. Les Britanniques ont toujours beaucoup moins apprécié les Français que leurs alcools. La Grande-Bretagne constitue depuis plusieurs siècles un débouché majeur pour les vins et spiritueux hexagonaux. Pour des raisons historiques, le Bordelais entretient des relations privilégiées avec l'Angleterre, mais d'autres régions profitent désormais des dépenses britanniques, notamment la Provence et ses vins ensoleillés. Le Royaume-Uni reste, et de loin, le plus gros client européen des récoltants français. Et c'est encore le numéro deux mondial derrière les Etats-Unis, du moins jusqu'à ce que la Chine ne le dépasse.
 
En 2017, l'export français de vins et spiritueux a dégagé un chiffre d'affaires global de 12,9 milliards d'euros, en progression de 8,5% (les données 2018 ne seront annoncées qu'en février). Le Royaume-Uni représentait plus de 10% du total, à 1,133 milliard d'euros (+2,5%), dont 83% de Vins et le reste en Spiritueux, notamment le Cognac dont il est le premier consommateur européen et le 4ème mondial.
 
 
 Export de V&S français en 2017 par destination (Source FEVS - Cliquer pour agrandir)
 
Des grands acteurs...

En bourse, plusieurs entreprises réalisent tout ou partie de leurs activités dans les vins et spiritueux. On ne présente plus LVMH, dont la composante dédiée ne compte pas moins de 27 marques prestigieuses, des Champagnes Moët & Chandon et Krug, aux domaines viticole Yquem et Cheval Blanc, en passant par les whiskys Glenmorangie et Ardbeg ou la vodka Belvédère. Parmi les autres grandes entreprises connues, Pernod Ricard figure en bonne place, avec ses pastis éponymes, le champagne Mumm, la vodka Absolut, le gin Beefeater, les whiskys Chivas, Ballantine's ou Glenlivet, le whiskey Jameson, le cognac Martell et des domaines viticoles. Chez Rémy Cointreau, l'emblématique cognac Rémy Martin a été rejoint par Passoa et Metaxa mais aussi par des marques haut de gamme dans le whisky, comme Bruichladdich, le Domaine des Hautes Glaces ou Westland.

... des plus petits...
 
Il existe d'autres valeurs moyennes cotées à Paris qui vendent à l'export. C'est le cas du trio champenois Laurent-Perrier (marque éponyme et toutes ses déclinaisons), Vranken-Pommery Monopole (les maisons éponymes plus Charles Lafitte, le porto Rozès et des vins du sud) et Lanson-BCC (Lanson, Chanoine, Boizel, De Venoge, Besserat de Bellefon, Philiponnat, Alexandre Bonnet). C'est aussi le cas de l'entreprise en difficultés Marie Brizard (vodka Sobieski, whisky William Peel, cognac Gautier, domaines viticoles). Plus discret, le groupe AdVini possède de nombreux domaines viticoles en France et à l'étranger, en tout une trentaine de propriétés dépassant 2 300 ha en cumulé.
 
... et un métier de niche.

La cote française compte aussi deux acteurs majeurs de la tonnellerie et du bouchage, Oeneo et TFF Group. Oeneo, qui opère sous marques Vivelys, Seguin-Moreau, Diam et Piedade, est présent dans 21 pays dans le monde et revendique 10 000 clients. Son chiffre d'affaires annuel a presque atteint 250 millions d'euros sur son dernier exercice. Les Tonnelleries François Frères sont le leader mondial de l'élevage de vins et spiritueux (environ 25% de parts de marché), en opérant de l'exploitation forestière à la cuve en inox en passant évidemment par toute la tonnellerie. TFF a dégagé 245 millions d'euros de revenus sur son dernier exercice, dont 86% à l'export.