Ouagadougou (awp/afp) - La production industrielle d'or au Burkina Faso, premier produit d'exportation du pays, a reculé de 13,73% en 2022 par rapport à 2021, en raison de la fermeture de cinq mines liée au contexte sécuritaire, a rapporté jeudi le ministère en charge des Mines et des carrières.

La production d'or a baissé, passant de 66,8 tonnes en 2021 à 57,6 tonnes en 2022, soit une baisse de 13,73%, à détaillé le ministère, citant le ministre Simon-Pierre Boussim qui a fait un point lundi devant les députés de l'Assemblée législative de transition (ALT).

Le secteur artisanal génère une production annuelle supplémentaire d'environ 10 tonnes d'or, selon le ministère des Mines.

Cette baisse de production a entraîné une diminution des recettes au profit de l'Etat et des collectivités territoriales.

Cette situation est principalement due à la situation sécuritaire, marquée par les violences jihadistes qui se multiplient depuis plusieurs semaines et qui sont en partie à l'origine de deux coups d'Etat militaires en 2022.

Selon le ministère des Mines, "au moins 2.500 employés" sont au chômage depuis la fermeture de "cinq mines industrielles", sur les dix-sept que compte le Burkina Faso.

Début mars, le gouvernement burkinabè a cédé à la société turque "Afro turk" deux autorisations pour l'exploitation industrielle de la mine de manganèse de Tambao et de la grande mine d'or d'Inata, toutes deux situées dans le nord du pays.

L'exploitation de ces deux mines, dont les cessions ont été effectuées par une procédure d'entente directe de l'Etat à l'entreprise, permettra de générer des "milliers d'emplois directs et indirects ainsi que des recettes au profit du budget de l'Etat", selon le gouvernement burkinabè.

Mi-février, les autorités de la transition au Burkina Faso ont réquisitionné 200 kg d'or produit par une filiale du groupe canadien Endeavor Mining, pour "nécessité publique". Une décision "dictée par un contexte exceptionnel", selon le gouvernement.

Depuis 2015, le Burkina est pris dans une spirale de violences perpétrées par des groupes jihadistes liés à l'Etat islamique et à Al-Qaïda, qui ont fait en tout 10.000 morts - civils et militaires - selon des ONG.

Selon le ministre Simon-Pierre Boussim, des réformes sont en cours, notamment sur la sécurisation des mines par l'armée burkinabè. Elles prévoient également le renforcement de l'escorte des convois de ravitaillement des mines.

afp/rp