Ottawa (awp/afp) - La Banque centrale canadienne a relevé mercredi son principal taux directeur d'un quart de point, à 1,75%, sa cinquième hausse en un an, estimant que la conclusion récente du nouvel accord de libre-échange nord-américain (Aéumc) devrait soutenir une relance des investissements et des exportations.

Annoncé in extremis le 1er octobre, "le nouvel Accord États-Unis-Mexique-Canada (Aéumc) réduira l'incertitude entourant les politiques commerciales en Amérique du nord", a observé l'institut monétaire dans un communiqué

"Les projections concernant les investissements des entreprises et les exportations ont été revues à la hausse, compte tenu de l'Aéumc et de l'approbation récente du projet de gaz naturel liquéfié en Colombie-Britannique", a-t-il souligné.

Cette hausse était attendue par le marché et pourrait être suivie d'autres augmentations dans la prochaine année.

"Le taux d'intérêt directeur devra augmenter jusqu'à parvenir à une orientation neutre pour assurer l'atteinte de la cible d'inflation", fixée à 2,0% contre 2,2% en septembre, 2,8% en août et 3% en juillet, a noté la banque centrale.

Les économistes de la banque CIBC ont observé dans une note que "le ton" de la banque centrale "était plus agressif que nous ne l'attendions".

Ces analystes ont souligné "l'abandon de la référence à une hausse +graduelle+", ce qui, selon eux, va être "vu par les marchés comme une manière d'ouvrir la porte à deux hausses successives, avec une hausse attendue en décembre".

Les taux d'intérêts, extrêmement bas depuis la crise financière mondiale il y a dix ans, ont favorisé une flambée de l'inflation au Canada, avec notamment une envolée des prix de l'immobilier.

"Les ménages ajustent leurs dépenses, comme prévu, aux taux d'intérêt plus élevés et aux politiques visant le marché du logement", s'est félicité l'institut d'Ottawa.

"L'économie canadienne continue de tourner près de son potentiel et la composition de la croissance est plus équilibrée", a estimé la Banque, selon qui le PIB du Canada devrait gagner 2,1% sur l'année 2018, autant en 2019, "avant de ralentir pour se situer à 1,9% en 2020".

La Banque a mis en garde contre "les conflits commerciaux, notamment entre les États-Unis et la Chine, (qui) pèsent sur la croissance et les prix des produits de base à l'échelle mondiale".

"La volatilité sur les marchés financiers a refait surface et certains marchés émergents sont sous tension mais, dans l'ensemble, les conditions financières mondiales demeurent expansionnistes", a-t-elle observé.

afp/rp