L'appui de la première économie d'Amérique latine, qui semble désormais probable, pourrait renverser la tendance dans le pays émergents, pour le moment plutôt en défaveur d'une candidature européen.

Le Brésil est la première étape d'un voyage organisé dans l'urgence et qui conduira Christine Lagarde en Inde, en Chine, en Russie et en Arabie saoudite.

"Je viens évidemment ici pour expliquer ma candidature (...) et je suis également ici pour entendre ce que les dirigeants brésiliens attendent du fonds et de son directeur général", a déclaré Christine Lagarde à son arrivée au Brésil.

Le seul autre candidat pour l'instant déclaré est le gouverneur de la banque centrale du Mexique, Agustin Carstens.

Lors d'une conférence de presse, le ministre des Finances brésilien Guido Mantega, a toutefois déclaré qu'il n'y avait pour le moment aucun candidat représentant tous les pays émergents.

Il avait déclaré auparavant que le prochain patron du FMI devait être choisi en fonction de ses compétences et non de sa nationalité.

Guido Mantega a ajouté que le FMI était devenue une organisation mieux armée pour régler les problèmes internationaux, soulignant que celui ou celle qui succèderait à Dominique Strauss-Kahn devait s'inscrire dans l'esprit des réformes entreprises par ce dernier.

Christine Lagarde a aussitôt déclaré qu'il fallait voir sa candidature sous cet angle, ajoutant qu'elle était déterminée à réformer le FMI pour que la représentation des pays soit plus équilibrée.

Après la démission de Dominique Strauss-Kahn à la tête du FMI, certains pays émergents ont ouvertement critiqué la position des dirigeants de l'Union Européenne qui ont estimé que le prochain directeur général du FMI doit être européen, comme le veut une tradition officieuse qui remonte à la création du Fonds, à la fin de la Seconde Guerre Mondiale.

Le ministre sud-africain des Finances Pravin Gordhan a estimé que le soutien apporté par les pays riches à la candidature de Christine Lagarde va à l'encontre de la volonté affichée par les pays du G20 d'ouvrir la sélection à d'autres types de candidats.

Le Brésil n'a pas officiellement pris parti pour un candidat en particulier mais des sources gouvernementales ont révélé que Christine Lagarde pourrait obtenir le soutien brésilien si elle s'engage à soutenir des réformes accordant davantage de pouvoirs aux émergents dans les décisions du FMI.

Selon eux, elle aurait l'avantage sur son concurrent mexicain, qui se rendra mercredi au Brésil pour promouvoir sa candidature.

La décision du FMI sera prise avant le 30 juin.

Raymond Colitt, Catherine Monin pour le service français, édité par Nicolas Delame et Benoît Van Overstraeten