Chypre, l'État le plus à l'est de l'Union européenne, se trouve à seulement 160 km de la Syrie et du Liban, et les arrivées de demandeurs d'asile en provenance de ces deux pays se sont multipliées ces derniers mois. Le Liban, qui traverse une crise économique, accueille également des centaines de milliers de réfugiés syriens.

Le président chypriote, Nikos Christodoulides, s'est exprimé sans ménagement et a déclaré qu'il était "profondément préoccupant" que l'arrivée de migrants syriens soit en augmentation constante ces dernières semaines.

"Je comprends parfaitement les défis auxquels le Liban est confronté, mais l'exportation de migrants vers Chypre ne devrait pas être la solution et ne peut être acceptée", a-t-il déclaré après une réunion avec la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola.

Nicosie souhaite que l'Union européenne envisage de déclarer sûres certaines parties de la Syrie ravagée par la guerre, ce qui permettrait de rapatrier les demandeurs d'asile arrivant dans les pays voisins.

Le mois dernier, le commissaire européen Margaritis Schinas a déclaré que l'Union européenne pourrait conclure un accord avec le Liban afin d'endiguer l'afflux de migrants, Chypre se plaignant d'être submergée par une vague d'arrivées en provenance du Moyen-Orient.

L'UE a conclu des accords avec plusieurs pays afin de les aider à faire face à l'augmentation de la charge migratoire et, en fin de compte, d'éviter un débordement dans les 27 États membres de l'Union. Les groupes de défense des droits ont vivement critiqué ces accords.