J'ai choisi de démarrer avec un bilan sectoriel 2021. D'abord parce que mon patron me tanne gentiment pour parler des très pertinents indices MSCI ACWI dont il paie fort cher la diffusion, ensuite parce que le palmarès est assez original par rapport aux années précédentes, lorsque la technologie écrasait tout sur son passage. Si l'on se fonde sur ces fameux indices MSCI ACWI, qui couvrent les principaux marchés boursiers mondiaux, c'est l'énergie qui a le plus progressé en 2021 (+37%). Et par énergie, il faut essentiellement entendre le secteur pétrolier et gazier, qui a redoré son blason après une année 2020 très compliquée. Je vous le rappelle, le baril WTI avait coté en négatif en 2020, du jamais vu. C'est un peu la vengeance de l'ancien monde polluant, malodorant et visqueux contre le nouveau, fait d'ESG et de bien-pensance. Malheureusement, les éoliennes ne permettent pas à elles seules d'alimenter le penchant des humains pour les SUV, les TV intelligentes 4K, la mode jetable et les cryptomonnaies.

Performances sectorielles 2021
Les performances 2021 des 11 principaux secteurs mondiaux, avec la nette domination de l'énergie (Zonebourse avec MSCI)

Bon, il ne fallait pas enterrer trop vite la technologie, qui occupe le second rang avec un gain moyen de l'ordre de 29%. Petite originalité, c'est le compartiment semiconducteurs qui a le plus contribué à cette performance, puisque les pénuries de composants ont satellisé les industriels du secteur. Avec 25% de hausse, la finance complète le trio, notamment les valeurs bancaires mais aussi les entreprises immobilières. Les secteurs liés à la consommation (discrétionnaire et de base) et les utilités ferment au contraire la marche, mais sans démériter puisqu'ils ont gagné 10 à 12%.

Au final, les indices boursiers occidentaux n'auront pas clôturé l'année sur leurs plus hauts historiques, mais ils en sont restés très proches. L'indice le plus suivi du monde, le S&P500 américain, a signé une troisième année consécutive sur des gains à deux chiffres, ce qui est vertigineux et pose la question de la surchauffe des actions. Une question qui se posait d'ailleurs l'année dernière à la même époque. Et celle d'avant aussi évidemment. Elle soulève le paradoxe d'une société civile désorganisée par la pandémie alors que les marchés financiers prospèrent comme jamais. Comment provoquer une meilleure corrélation entre les deux, i.e. une meilleure répartition de la richesse créée ? Une interrogation de plus, mais c'est un débat dans lequel je ne m'aventurerai pas ce matin.

De quoi 2022 sera-t-elle l'année en finance ? D'un changement de paradigme monétaire, à n'en pas douter puisque la banque centrale américaine est partie sur un nouveau cycle monétaire. La Fed cherche à manier la carotte et le bâton pour ménager la dynamique économique tout en jugulant l'inflation. Un exercice difficile qui fait dire à de bons connaisseurs des marchés que l'un des principaux risques 2022 est à chercher du côté d'une bourde de politique monétaire. En parallèle, le sac et le ressac du coronavirus risquent de continuer à jouer les trouble-fête. La géopolitique aussi, avec les lignes de fracture qui se matérialisent en Ukraine, à Taiwan ou ailleurs.

Les premiers échanges 2022 seront tronqués par la fermeture de plusieurs marchés aujourd'hui, en particulier au Japon, en Chine, en Australie et au Royaume-Uni. Sur les places asiatiques ouvertes, le Hang Seng perd du terrain, mais la Corée du Sud et l'Inde démarrent l'année en hausse. Les indicateurs avancés de Wall Street pointent vers un rebond après une dernière séance de l'année 2021 consacrée aux prises de bénéfices. Le CAC40 gagne 0,79% autour de 7200 points peu après l'ouverture.

Les temps forts économiques du jour

Les indices PMI manufacturiers définitifs de décembre sont au programme de ce lundi, notamment pour l'Europe (10h00) ou les Etats-Unis (15h45). Ce matin Singapour a fait état d'une croissance de son PIB légèrement supérieure aux attentes en 2021.

L'euro recule légèrement à 1,1347 USD, tandis que l'once d'or est ferme autour de 1825 USD. Le baril de pétrole est quasiment inchangé à 78,37 USD le Brent et 75,81 USD le WTI. Le rendement de la dette américaine à 10 ans est stable à 1,51%. Le bitcoin reste sous pression à 46 833 USD.

Les principaux changements de recommandations

En France

Annonces importantes (et moins importantes)

  • AXA a finalisé la cession de sa filiale bancaire belge à Crelan pour 691 M€.
  • Les immatriculations de voitures particulières neuves en France reculent de 15,4% en glissement annuel en décembre. En 2021, elles ont progressé d'une courte tête (+0,54%).
  • Alstom fournira la maintenance de la flotte de métros de Bucarest pour 15 ans.
  • L'UE ébauche un plan pour qualifier le gaz et le nucléaire d'investissements "verts", sous conditions. Une décision importante, en particulier pour Electricité de France.
  • Rodolphe Belmer (ex-Eutelsat) prend la direction générale d'Atos aujourd'hui.
  • Antin Infrastructure pourrait mettre en vente Lyntia pour un montant qui pourrait atteindre 4 Mds€, selon L'Expansion.

Dans le monde

Annonces importantes (et autres)

  • Tesla livre 308 600 véhicules au quatrième trimestre, dépassant les estimations.
  • Delivery Hero prend le contrôle de l'espagnol Glovo, valorisé 2,3 Mds€.
  • Contemporary Amperex Technology (CATL) signe un nouvel accord d'approvisionnement en batteries avec Geely.
  • Evergrande suspend sa cotation à la Bourse de Hong Kong.
  • AT&T et Verizon rejettent la requête de report du lancement de services 5G par la FAA aux Etats-Unis.
  • Julius Bär va vendre l'activité de gestion de fortune de Wergen.
  • Hyundai espère vendre 4,3 millions de véhicules cette année.
  • Les travailleurs de l'usine finlandaise d'UPM-Kymmene entament des grèves concernant les salaires et les conditions de travail.
  • La société française H2air signe une commande d'éoliennes Vestas.
  • La Chine fait pression sur Walmart pour que l'enseigne ne supprime pas de ses rayons les produits fabriqués au Xinjiang.

Lectures