Il s'est passé pas mal de choses cette semaine sur les marchés boursiers, pas mal de choses positives même si l'on se réfère aux 15 jours précédents, qui avaient vu les indices décrocher lourdement. Aux Etats-Unis par exemple, à moins d'un cataclysme aujourd'hui, Wall Street devrait afficher un bilan hebdomadaire tout à fait correct. Ce qui n'est pas si fréquent cette année, puisque je vous rappelle qu'il n'y a eu qu'une semaine de hausse pour l'indice de référence S&P500 sur les onze dernières. Ce soir, le ratio pourrait passer à deux pour douze, alors que les investisseurs reviennent à pas comptés sur les valeurs technologiques, délaissent enfin un peu le pétrole mais se ruent aussi sur la santé, parce qu'ils ne sont pas complètement fêlés et qu'ils voient bien qu'il faut rester défensif.

Je me mouille peut-être un peu, mais j'ai l'impression que le principal enseignement de la semaine est que les investisseurs ont l'air de mieux encaisser les mauvaises nouvelles. Ou du moins ont-ils à présent intégré les vents contraires. Ce qui réduit le niveau de panique en réaction à l'actualité. Attention, cela ne veut pas dire qu'il n'y aura pas d'autres mouvements violents si des événements pas ou mal intégrés dans les grilles de risque se manifestent. Tout cela donne l'impression que nous sommes entrés dans la phase classique de l'acceptation des mauvaises nouvelles par le marché, qui est une étape importante dans la construction d'un socle de retour à des marchés boursiers plus optimistes.

D'ailleurs, la baisse des rendements obligataires constatée aux Etats-Unis depuis quelques jours en est la manifestation. Une frange du marché a arrêté de penser que la Fed fait n'importe quoi. Cette frange parie même qu'elle pourrait gagner son pari contre l'inflation un peu plus vite que prévu. Ce qui lui permettrait de ne pas faire monter les taux directeurs aussi haut que ce que redoutaient les investisseurs il y a encore quelques jours. C'est versatile, un investisseur. Qui dit des taux moins hauts dit une approche moins punitive pour la dynamique économique et un peu plus de liquidités que prévu dans le circuit financier. De là à penser que tout redeviendra comme avant et que la fête va reprendre pour les propriétaires d'actifs, il y a quand même un pas difficile à franchir compte-tenu des désordres qui règnent dans l'économie réelle. Mais disons que sur la sinusoïde du moral boursier en temps de crise, l'avant-dernière semaine de juin se situe plutôt sur un point haut de la courbe.

L'actualité est dominée ce matin par la géopolitique avec l'UE qui a octroyé à l'Ukraine et à la Moldavie le statut officiel de candidats à l'adhésion. En parallèle, les banques américaines ont réussi les tests de résistance imposés par la Fed avec de la marge. Les banques européennes dites systémiques intégrées aux stress tests de la banque centrale américaine s'en sont également sorties sans problème, soit Deutsche Bank, Barclays, Credit Suisse, HSBC, UBS, Banco Santander et BNP Paribas. En Europe, les tests de résistance sont prévus pour 2023. Je rappelle que ces travaux périodiques visent à estimer si les établissements financiers majeurs ont les ressources suffisantes pour tenir dans des conditions économiques très compliquées.

Côté sociétés, en attendant les résultats du second trimestre dont la publication débutera la semaine du 11 juillet, je note ce matin deux informations importantes et liées pour la compréhension de certaines dynamiques sous-jacentes à l'œuvre. Le célèbre magasin en ligne Zalando a prévenu que ses résultats seront loin du compte cette année. Cet avertissement, qui suit toute une série d'autres dans le secteur (Boohoo, Asos…) est dû à la fois à la hausse des coûts mais aussi à la forte dégradation de la demande, puisque le pouvoir d'achat des consommateurs se fait sabrer par l'inflation. C'est la tempête parfaite pour le commerce en ligne, surtout lorsqu'on sait qu'à peu près la moitié des produits livrés sont retournés par les client(e)s, en vertu des facilités offertes par ce type de magasin sur internet. Ce qui me permet de faire le lien avec la seconde information que je voulais partager, le relèvement des objectifs de bénéfices de FedEx cette nuit. Le logisticien américain livre moins, mais il fait payer plus cher ses clients dont il accroît ses marges. Dans un tel contexte, les Zalando et consorts se retrouvent pris entre le marteau et l'enclume.

Voilà pour le point négatif de la journée. Sur les marchés boursiers dans leur ensemble, l'ambiance est toujours au rebond. En Asie Pacifique, le Nikkei 225 à Tokyo et le Hang Seng à Hong Kong gagnent plus de 1%. L'ASX Australien et le CSI300 chinois terminent aux aussi la semaine dans le vert, dans des proportions un peu moindres. Les indicateurs avancés occidentaux évoluent dans le vert et l'Europe, qui est à la traîne des Etats-Unis sur la semaine, va démarrer en hausse assez marquée. Le CAC40 gagnait 0,6% à 5918 points à l'ouverture.

Les temps forts économiques du jour

L'indice Ifo du climat des affaires en Allemagne sera publié à 10h00. Aux Etats-Unis, les chiffres de l'immobilier neuf (14h30) et l'indice de confiance des consommateurs du Conference Board (16h00) sont au programme. Tout l'agenda macro ici. Au Japon, l'inflation a atteint comme prévu 2,1% en mai en glissement annuel.

La paire euro / dollar est stable à 1,054 USD. L'once d'or recule à 1825 USD. Le pétrole est à peu près stable avec un Brent de Mer du Nord à 110,08 USD le baril et un brut léger américain WTI à 104,56 USD. Le rendement de la dette américaine à 10 ans baisse encore à 3,09% sur 10 ans. Le bitcoin se négocie 21 000 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Air France-KLM : Deutsche Bank passe de vendre à conserver en visant 1,50 EUR.
  • Akzo Nobel : Oddo BHF passe de surperformance à neutre en visant 74 EUR.
  • Albioma : Kepler Cheuvreux conseille d'apporter à l'offre.
  • Amundi : JPMorgan réduit son objectif de cours de 79 à 70 EUR.
  • Capita : Peel Hunt passe de conserver à acheter en visant 48 GBp.
  • Covestro : Citigroup reste à la vente avec un objectif de cours réduit de 38 à 32 EUR.
  • Danske Bank : Morgan Stanley passe de pondération en ligne à surpondérer en visant 151 DKK.
  • Epiroc : Citigroup passe d'acheter à neutre en visant 165 SEK.
  • Genmab : BMO démarre le suivi à performance de marché.
  • Heineken : Deutsche Bank passe de conserver à acheter en visant 106 EUR.
  • LVMH : Citigroup réduit son objectif de cours de 813 à 707 EUR.
  • Pernod Ricard : Société Générale passe de conserver à acheter en visant 204 EUR.
  • Siemens Healthineers : Bankhaus Metzler démarre le suivi à l'achat en visant 68 EUR.
  • Swedbank : Morgan Stanley passe de pondération en ligne à souspondérer en visant 157 SEK.
  • Swiss Re : Goldman Sachs reste à la vente avec un objectif de cours réduit de 90 à 80 CHF.
  • Var Energi : SEB démarre le suivi à conserver en visant 40 NOK.
  • Vinci : Berenberg démarre le suivi à l'achat en visant 105 EUR.

En France

Annonces importantes (et moins importantes)

  • Stellantis étend son partenariat avec Vulcan Energy et en devient actionnaire.
  • Sanofi et GSK annonce le succès de la première étude d'efficacité de leur vaccin covid contre Omicron.
  • L'Espagne commande 20 Eurofighter (BAE Systems, Leonardo, Airbus) pour plus de 2 Mds€.
  • Capgemini remporte un marché dans le cadre du "Grand Paris Express".
  • Gaztransport & Technigaz obtient une commande de Dalian Shipbuilding Industry Co pour la conception des cuves de deux nouveaux méthaniers.
  • 41% du personnel éligible de Verallia a souscrit à l'augmentation de capital.
  • Quadient déploie un réseau de consignes colis au Royaume-Uni, ouvert aux enseignes de distribution et aux transporteurs.
  • Compagnie des Alpes refinance son crédit syndiqué avec des clauses RSE.
  • Nexity renforce sa présence en Occitanie dans les activités d'aménagement et promotion résidentielle.
  • Valneva et Pfizer annoncent la réalisation de l'opération de souscription au capital.
  • Bureau Veritas et Jacquet Metals organisent leurs assemblées générales.
  • Pixium Vision élargit son Conseil d'administration.
  • Cegedim Santé lance Maiia Connect, sa nouvelle messagerie gratuite et instantanée qui connecte tous les professionnels de santé.
  • Virbac détache son dividende.

Dans le monde

Annonces importantes (et moins importantes)

  • Les bénéfices ajustés de FedEx pour l'exercice 2023 seront finalement plus élevés que prévus.
  • L'Italie approuve le rachat d'Atlantia par Blackstone et les Benetton.
  • Les actions de Toyota et Subaru en berne après l'annonce du rappel de véhicules électriques.
  • ENI reporte l'IPO de Plenitude en raison des conditions de marché.
  • Netflix va licencier 300 personnes dans le monde, soit 3% de ses effectifs.
  • Contemporary Amperex Technology a bouclé son placement privé d'actions pour 6,7 Mds$.
  • Universal Music Group place 1 Md€ d'obligations pour le refinancement de sa dette.
  • Le Royaume-Uni serait proche d'accepter les concessions proposées par Cobham / Advent pour obtenir le feu vert au rachat d'Ultra Electronics.
  • La FDA ordonne à Juul Labs, dont Altria est un gros actionnaire, de cesser la vente et la distribution de produits de vapotage.
  • Le Wall Street Journal rapporte que Zendesk serait proche d'un rachat par le Private Equity.
  • BlackBerry dépasse les estimations de revenus grâce à la demande de services de cybersécurité.
  • Google dénonce un logiciel espion italien utilisé pour pirater des smartphones.
  • Mercedes a démenti des informations de l'hebdomadaire allemand Manager Magazin selon lesquelles le constructeur automobile envisageait de vendre sa division utilitaires pour privilégier le segment des véhicules haut de gamme.
  • Zalando lance un avertissement sur ses objectifs 2022.
  • AMS-Osram, Landys+Gyr, Clariant, Entain et Avast tiennent leurs assemblées générales.
  • La plateforme d'échanges de cryptomonnaies CoinFlex a annoncé jeudi la suspension de tous les retraits de fonds.
  • Principales publications du jour : Carmax, McKessonTout l'agenda ici.

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