Nous vous laissons méditer un peu sur ces deux tableaux avant de passer aux commentaires en-dessous. Ils recensent les performances boursières des 17 plus grosses capitalisations cotées en Europe et aux Etats-Unis.
En compulsant le palmarès des plus grosses capitalisations aux Etats-Unis et en Europe depuis le 1er janvier, force est de constater que le bilan est très différent pour les poids lourds des deux régions.
- Sur le vieux continent, 10 des 17 plus grosses capitalisations évoluent dans le vert en 2020, avec pour tête d'affiche la hausse de 20% d'ASML. Le nouvel entrant Prosus se fait remarquer. Le seul gros acteur généraliste des logiciels en Europe, SAP, fait aussi bonne figure (+11,5%). On retrouve sans surprise les placides dossiers L'Oréal, Nestlé et Roche en bonne position. Le plus gros déclassement de l'année est pour Royal Dutch Shell, qui perd 58%.
- Aux Etats-Unis, 14 des 17 plus grosses capitalisations évoluent dans le vert, avec un 400% de hausse irréel pour Tesla. Les trois titres qui ferment la marche sont une banque (JPMorgan Chase, -31%), un véhicule d'investissement qui aimait bien les compagnies aériennes et les banques (Berkshire Hathaway, -7%) et un représentant du secteur qui n'a-pas-vraiment-joué-son-rôle-défensif, l'opérateur télécom Verizon (-3%).
- Hausse moyenne du Top 5 européen : 15,3%. Hausse moyenne du Top 5 américain : 136% (et 64% pour le "Top 5 sans Tesla).
Regardons un peu la répartition sectorielle des poids-lourds des deux côtés de l'Atlantique.
Aux Etats-Unis, la technologie domine sans surprise
- Le Top 6 américain ne comprend que des valeurs technologiques (nous rangeons actuellement Tesla dans cette catégorie, jusqu'à ce qu'elle rentre dans le rang de la réalité automobile) : Tesla, Nvidia, Amazon.com, Apple, Microsoft et Facebook). Leurs gains vont de 27% à 400%. Notons que dans la nomenclature officielle, Amazon.com n'est pas classée dans les technologiques mais dans la consommation cyclique, ce qui ne paraît plus être vraiment adapté.
- La "vieille économie" place quelques acteurs dans le bon wagon aux Etats-Unis : Walmart, The Home Depot et Procter & Gamble. La Covid a renforcé les fournisseurs de produits de base pour la famille et l'importance de certains réseaux de distribution physiques.
- En Europe, trois valeurs technologiques tirent donc leur épingle du jeu dans le classement : ASML, Prosus et SAP. Ce sont d'ailleurs les seuls "techs" de la liste européenne. Elles sont neuf aux Etats-Unis, en ajoutant à la liste officielle Amazon.com et Tesla.
- L'Europe domine sur les valeurs de la santé, avec cinq titres (Sanofi, GlaxoSmithKline, AstraZeneca, Novo Nordisk et Roche) qui sont tous des laboratoires (vs deux aux Etats-Unis, J&J, un laboratoire qui fait aussi dans le matériel et les produits grand public et UnitedHealth, un assureur santé). Pour autant, GSK et Novartis ont eu un parcours boursier décevant cette année.
- L'Europe compte aussi un groupe minier (Rio Tinto), un groupe pétrolier (Royal Dutch Shell) et un industriel (Siemens), espèces disparues dans les plus hautes capitalisations américaines.