Francfort (awp/afp) - La Bourse de Francfort évoluait jeudi en forte baisse, le Dax chutant de 3,0%, avant de se reprendre légèrement, dans un marché toujours fragilisé par l'incertitude autour de la trêve commerciale sino-américaine et les perspectives macroéconomiques.

Vers 14H35 GMT, l'indice vedette reculait de 335,9 points, à 10.864,38 points, son plus bas niveau depuis début décembre 2016. Le MDax des valeurs moyennes était en baisse de 2,71%, à 22.546,61 points.

Washington et Pékin ont prévu une trêve de 90 jours dans l'escalade de leur guerre de tarifs douaniers, le temps de laisser une chance à la négociation.

Mais l'arrestation au Canada d'une haute responsable du chinois Huawei, qui fait face à une demande d'extradition des Etats-Unis, a ravivé les craintes d'une dégradation des relations entre Pékin et Washington.

Cependant, la Chine a annoncé jeudi vouloir appliquer "immédiatement" les mesures promises à Trump "en matière de produits agricoles, d'énergie, d'automobile et autres biens spécifiques", selon le ministre chinois du Commerce.

Cette incertitude s'ajoute à des inquiétudes sur la croissance américaine provoquées par le rapprochement des taux d'intérêt à dix ans de ceux à deux ans.

Les valeurs automobiles souffraient particulièrement: Volkswagen cédait 3,20% à 142,88 euros, BMW 2,68% à 72,17 euros et Daimler 4,79% à 47,61 euros. Ces constructeurs ont en effet le plus à craindre d'une dégradation des relations commerciales entre l'Europe et les Etats-Unis ou entre ce pays et la Chine.

De quoi éclipser les annonces jeudi de Volkswagen, qui a présenté un nouveau programme d'austérité de 3 milliards d'euros pour sa marque historique VW afin de "financer les énormes investissements du futur", plan qui n'exclut pas des suppressions d'emplois.

Deutsche Bank cédait 3,13% à 7,80 euros, après avoir atteint un nouveau plus bas historique en séance à 7,71 euros. La banque allemande a accepté de payer 4 millions d'euros réclamés par le parquet de Francfort à titre de ponction sur les bénéfices réalisés sur des montages fiscaux litigieux (cum-ex), la justice classant ainsi la plainte sans suite, selon des informations de presse confirmées à l'AFP par une source financière.

Seul le groupe immobilier Vonovia évoluait dans le vert (+1,11% à 42,07 euros) après avoir publié un résultat opérationnel sur les premiers neufs mois de l'année en hausse de 12,7% par rapport à la même période en 2017, à 778 millions d'euros.

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