PARIS (awp/afp) - Une Fed bienveillante, des résultats meilleurs que prévu, un Brexit dur qui s'éloigne: la semaine a réservé de bonnes nouvelles à des marchés européens qui, installés à des sommets, espèrent que rien ne viendra troubler la fête.

L'annonce d'un accord sur le Brexit, avec un report de la date-butoir au 31 janvier puis la tenue de nouvelles élections au Royaume-Uni le 12 décembre, ont donné le coup d'envoi de cette semaine très chargée, générant un grand soulagement sur les marchés.

"Nous savons désormais qu'un divorce sans accord entre l'UE et le Royaume-Uni, soit le scénario le plus redouté par les marchés, est désormais très peu probable", observe auprès de l'AFP Alain Zeitouni, directeur des gestions pour Russell Investments France, basé à Londres.

Autre source de réjouissance : la décision de la Réserve fédérale américaine de baisser, comme attendu, ses taux directeurs pour la troisième fois d'affilée, mais également de faire une pause par la suite.

"La Fed est allée dans le bon sens et cela a rassuré les marchés", résume auprès de l'AFP Lara Nguyen, experte en investissements financiers au sein de Milleis Banque.

La macroéconomie n'a pas été en reste avec une croissance américaine, mais également française, supérieure aux attentes, au 3e trimestre, un redressement inattendu de l'activité manufacturière en Chine et des créations d'emplois aux Etats-Unis toujours solides en octobre.

Les publications d'entreprises ont également été très nombreuses, avec là aussi une majorité de bonnes surprises, ce qui n'a pas exclu quelques déceptions comme HSBC, BP ou Shell à Londres et Deutsche Bank à Francfort.

"En Europe, 59% des entreprises ont dépassé les attentes en matière de bénéfice", précise Mme Nguyen.

un mois d'octobre en or

Pour compléter un panorama déjà bien rempli, l'annonce d'opérations de fusions-acquisitions de grande envergue a aussi largement occupé les investisseurs.

Les constructeurs automobiles italo-américain Fiat Chrysler et français PSA ont officialisé leur volonté de rapprochement pour créer un géant du secteur. Deux jours plus tôt LVMH avait confirmé avoir fait une offre à Tiffany, même si les négociations sont pour l'heure au point mort.

Toutes ces nouvelles ont permis un bel essor des indices : le Dax s'est rapproché des 13.000 points et le CAC 40 a touché un plus haut depuis 12 ans. Le Footsie a pour sa part été un peu ralenti par la vigueur de la livre sterling.

Au total, "octobre a été un mois particulièrement positif pour tous les marchés", souligne M. Zeitouni qui prévoit une "semaine prochaine plus calme, après le déluge des derniers jours".

Seuls quelques indicateurs sont à l'horizon, comme les indices d'activités PMI en zone euro ou ISM aux Etats-Unis et la dernière grosse vague de résultats, avec notamment Sainsbury's et Marks and Spencer à Londres, Adidas ou BMW à Francfort ainsi que Axa et Société Générale à Paris.

Une réunion de la Banque d'Angleterre est au programme, mais elle devrait poursuivre son statu quo.

Du coup, "les marchés pourraient rester relativement stables pour conforter les niveaux élevés déjà atteints", estime Mme Nguyen qui n'exclut pas toutefois quelques prises de bénéfices.

Dans ce contexte plus calme, les informations concernant le commerce sino-américain et notamment la signature de l'accord partiel pourraient toutefois alimenter une certaine nervosité, relèvent les deux experts.

En ces premiers jours de novembre, l'autre question lancinante parmi les investisseurs reste de savoir si les gains remarquables enregistrés depuis le 1er janvier - près de 22% pour le CAC 40 par exemple - pourront être préservés. Car tout le monde a en tête la forte correction de la fin 2018.

Mais, pour M. Zeitouni, "nous ne sommes pas du tout dans la même configuration que l'an dernier où les sujets d'incertitudes étaient très nombreux. Le Brexit, le commerce ou le ralentissement de l'économie mondiale sont désormais bien intégrés par les marchés et les entreprises en ont tenu compte dans leurs perspectives".

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