À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 0,65% à 5.241,46 points. Le Footsie britannique a pris 0,32% et le Dax allemand 0,56%.

L'indice EuroStoxx 50 a avancé de 0,60%, le FTSEurofirst 300 de 0,43% et le Stoxx 600 de 0,39%, démarrant ainsi le mois de juin sur un meilleur pied après avoir subi en mai leur plus forte baisse mensuelle depuis janvier 2016.

Les places européennes avaient subi la mainmise d'un sentiment généralisé d'aversion au risque durant la plus grande partie de la journée, les Etats-Unis ne limitant plus à la Chine un conflit commercial qui s'ouvre à présent sur d'autres fronts, l'Union européenne, le Mexique, l'Inde et peut-être la Grande-Bretagne.

Le président américain Donald Trump est arrivé lundi à Londres pour une visite d'Etat de trois jours que les propos du président américain sur le Brexit et sur les candidats à la succession de Theresa May ont placée sur une trajectoire imprévisible.

Les conflits commerciaux sont la principale source d'inquiétude des marchés et le redressement de ce lundi ne l'a évidemment pas faite disparaître.

Pour autant, David Madden (CMC Markets), salue un "retournement impressionnant".

Mais, ajoute-t-il, "les tensions entre les USA et la Chine, les USA et le Mexique restent très élevées, comme elles ne l'ont jamais été ces derniers temps; il se peut donc que la hausse du jour ne constitue qu'un bref répit puisque la confrontation politique est bien là".

La croissance seulement modérée de l'activité manufacturière en Chine et la quatrième contraction mensuelle d'affilée du secteur manufacturier européen n'ont pas contribué à illuminer la journée des investisseurs.

VALEURS

Infineon, en baisse de 8,05%, a subi la plus forte perte de l'indice Stoxx 600 après avoir annoncé la conclusion d'un accord pour racheter son concurrent américain Cypress Semiconductor dans le cadre d'une transaction valorisant ce dernier à neuf milliards d'euros, dette incluse - un prix jugé élevé par nombre d'intervenants.

Infineon a largement contribué au recul de 0,42% de l'indice des technologiques, lequel a toutefois réduit ses pertes.

Il en va de même pour l'indice des bancaires, qui accusait des pertes au-delà de 1% en séance, plombé par la baisse des rendements obligataires des emprunts de référence, et qui a terminé sur un recul limité à 0,49%.

Au sein de cet indice, la plus forte baisse a été pour Natixis (-4,04%), qui a aussi fini en bas du classement du Stoxx 600 juste devant Infineon.

En tête des hausses sectorielles, l'indice des valeurs de la santé, a gagné 1,3%, suivi de l'indice des valeurs de l'alimentaire et des boissons (+1,07%).

A WALL STREET

Le Dow Jones et le S&P-500 peinent à se trouver une direction - ils sont quasiment stables alors qu'ils étaient en très légère hausse jusque là - tandis que le Nasdaq évolue dans le rouge depuis l'ouverture, plombé par les fortes pertes d'Alphabet et d'Amazon pour des motifs réglementaires tous deux.

Alphabet perd 5,7%, des sources ayant déclaré que la justice américaine se préparait à ouvrir une enquête sur le comportement du géant d'internet en matière de concurrence.

Amazon.com laisse 3,4%; selon le Washington Post, les autorités antitrust américaines se sont partagées la supervision d'Amazon et d'Alphabet, plaçant le premier sous la surveillance de la Commission fédérale du Commerce (FTC) et le second sous celle du département de la Justice.

LES INDICATEURS DU JOUR

En Europe, l'activité du secteur manufacturier s'est contractée pour le quatrième mois d'affilée en mai, et à un rythme plus rapide, affectée par la guerre commerciale sino-américaine, la faiblesse de la demande automobile, le Brexit et d'autres incertitudes politiques, suivant les résultats définitifs des enquêtes IHS Markit auprès des directeurs d'achat.

Aux Etats-Unis, la croissance de l'activité manufacturière a encore décéléré en mai avec un indice des directeurs d'achat au plus bas depuis deux ans et demi, selon l'enquête mensuelle de l'Institute for Supply Management (ISM).

Les dépenses de construction n'ont pour leur part pas varié en avril, occultant des situations très variables du secteur de l'immobilier puisque l'investissement dans le secteur public a bondi, tandis que l'immobilier résidentiel a subi un quatrième mois de contraction de l'activité.

TAUX

Les emprunts souverains jouissent de leur statut de valeur refuge, au point que le rendement de la note américaine à deux ans a subi sa plus forte perte en deux jours (23 points de base) depuis la crise financière mondiale de 2008, reflétant l'opinion de plus en plus répandue que la Réserve fédérale abaissera les taux d'intérêt pour éviter une récession dans le sillage d'une guerre commerciale sur plusieurs fronts.

C'est en tout cas le pari des traders du marché monétaire et l'évolution des futures induit une probabilité de l'ordre de 53% que la Fed abaisse d'un quart de point à 2,00%-2,25% son objectif de taux des Fed funds à l'issue de sa réunion de politique monétaire des 30 et 31 juillet.

Le rendement à deux ans perd actuellement 4,2 points de base à 1,9018%, reprenant toutefois un peu du terrain perdu en matinée, tandis que celui à 10 ans laisse 2,4 points de base à 2,1176%, après avoir inscrit un plus bas depuis septembre 2017 de 2,071%.

Le rendement du Bund à 10 ans se stabilise autour de -0,2%. Il a inscrit un plus bas record en séance de -0,219%, enfonçant encore un peu plus son plancher de vendredi.

L'écart de rendement avec le papier à deux ans est le plus faible depuis août 2016, signe préoccupant d'une récession éventuelle à venir.

Le rendement du 10 ans italien se détend, cédant 1,1 point de base à 2,5630% apès avoir atteint en matinée un pic de 2,696%.

CHANGES

Le dollar a touché un plus bas de quatre mois et demi contre le yen et de deux mois face au franc suisse, victime de la montée des périls commerciaux.

Le yen est à 108,35 par dollar, pratiquement stable après avoir inscrit un plus haut depuis le 14 janvier de 108,05.

Le franc suisse a lui atteint des niveaux auxquels la Banque nationale suisse (BNS) avait l'habitude d'intervenir par le passé. Il gagne 0,22% à 0,9986 par dollar, après un pic à 0,9952.

Il a gagné dans la journée plus de 0,5% à 1,112 par euro, au plus haut depuis juillet 2017, avant de se replier à 1,119.

PÉTROLE

Les cours du pétrole évoluent en ordre dispersé, les traders redoutant les répercussions négatives pour la demande qui résulteraient d'une récession provoquée par les différents conflits commerciaux, et ce en dépit de la politique de soutien affichée par l'Arabie saoudite, le leader de fait de l'Opep.

Ryad a dit qu'en compagnie de son alliée russe, l'Arabie saoudite continuait de s'employer à encadrer l'offre pour éviter un engorgement du marché.

Le Brent est stable tandis que le WTI texan laisse 0,5%.

A SUIVRE MARDI 4 JUIN :

Estimation rapide de l'inflation de mai de la zone euro, à 11H00 locales. Conseil d'administration de Renault en vue de discuter de l'offre de fusion soumise par Fiat Chrysler.

Intervention de Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale, à 15h55 lors d'une conférence organisée par la banque centrale.

(Édité par Véronique Tison)

par Wilfrid Exbrayat