ANKARA, 12 juin (Reuters) - Les autorités iraniennes se sont émues vendredi des informations relatives au piratage informatique de trois hôtels de luxe européens où se sont tenues des discussions internationales entre l'Iran et le groupe P5+1 sur le programme nucléaire de Téhéran.

L'attaque a été dévoilée mercredi par la société Kaspersky Lab, un développeur de logiciels de sécurité informatique basé à Moscou.

Les discussions sur le nucléaire iranien se sont tenues à Genève, à Lausanne, à Montreux, à Munich et à Vienne.

D'après l'agence Fars, le ministère iranien des Affaires étrangères a écrit aux gouvernement autrichien et suisse pour leur faire part de sa "grave inquiétude". "Téhéran a également demandé à être informé des résultats des enquêtes sur cette question", poursuit l'agence semi-officielle de presse.

Kaspersky Lab précise s'être intéressé à cette "cyberintrusion" après avoir détecté le virus "Duqu 2.0" dans ses propres systèmes, au début du printemps. D'autres cibles de ce virus ont été recensées dans des pays d'Europe, au Proche-Orient et en Asie, ajoute la compagnie russe dans un courriel.

Selon le Wall Street Journal, ce virus aurait déjà été utilisé dans le passé par des espions israéliens.

En février, Washington a accusé Israël de se servir de "fuites" au cours des pourparlers afin de donner de fausses interprétations de la position des Etats-Unis dans ces discussions.

Le P5+1 réunit les Etats-Unis, la Chine, la Russie, la France, la Grande-Bretagne, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, et l'Allemagne. (Parisa Hafezi; Guy Kerivel et Henri-Pierre André pour le service français)