Le gouvernement français vise à réaliser 16 milliards d'euros (17 milliards de dollars) d'économies sur son budget 2024, a déclaré jeudi le ministre des finances Bruno Le Maire, qui a revu à la baisse les perspectives de croissance de la France.

M. Le Maire a déclaré que 10 milliards d'euros d'économies proviendraient de la suppression des plafonds sur les prix de l'électricité et du gaz, mis en place pour atténuer la douleur des ménages due à la crise des prix de l'énergie en Europe.

Le reste proviendrait d'une réduction de 4,5 milliards d'euros des aides publiques aux entreprises, ainsi que d'une diminution des dépenses liées aux mesures de soutien au marché du travail et aux allocations de chômage.

Le gouvernement a déjà réduit ses dépenses de 5 milliards d'euros cette année et de nouvelles réductions sont nécessaires l'année prochaine pour maintenir ses plans de réduction du déficit, qui visent à ramener le déficit budgétaire de 4,9 % du PIB cette année à 2,7 % en 2027.

Pour compliquer cette tâche, la deuxième économie de la zone euro devrait croître légèrement plus lentement l'année prochaine que prévu, a déclaré M. Le Maire en présentant les principales prévisions économiques pour le projet de loi de finances 2024 qui doit être présenté plus tard ce mois-ci.

"La récession allemande, les difficultés de la Chine et les taux d'intérêt élevés auront un impact sur la croissance de 2024", a-t-il déclaré aux journalistes, ramenant sa prévision de 1,6 % à 1,4 %.

Cela reste néanmoins meilleur que les 1 % attendus cette année.

M. Le Maire a déclaré que le choc inflationniste de l'année dernière continuerait à s'atténuer, ce qui stimulerait la consommation des ménages, moteur traditionnel de la croissance économique française.

Selon lui, l'inflation française devrait passer de 4,9 % cette année à 2,6 % en 2024, se rapprochant ainsi de l'objectif de la Banque centrale européenne et soulageant les consommateurs.

Si le gouvernement vise à réduire les dépenses, il en augmentera néanmoins certaines, avec 4 milliards d'euros supplémentaires affectés au ministère de l'intérieur et aux forces armées.

Sept milliards d'euros supplémentaires ont été mis de côté pour des investissements respectueux de l'environnement, qui devraient être présentés dans le courant du mois et qui seront financés par la suppression de certains avantages fiscaux dont bénéficient certaines industries en raison de leur consommation de combustibles fossiles.

Toutefois, tout revenu supplémentaire dans les caisses de l'État provenant d'une réduction prévue de l'avantage fiscal sur le diesel des agriculteurs et des constructeurs entre 2024 et 2030 sera utilisé pour les aider à utiliser des biocarburants, a déclaré M. Le Maire.

(1 $ = 0,9381 euros) (Reportage de Leigh Thomas ; Rédaction de David Holmes)