• Axa refuse d’assurer RWE AG, une nouvelle étape de franchie dans le monde de l’assurance

D'après des informations obtenues par Bloomberg, AXA refuse d'assurer RWE AG, plus gros émetteur de CO2 européen.

RWE AG, qui figure parmi les premiers groupes énergétiques d’Europe, est jugé trop lent sur l'atteinte des objectifs concernant l'accord de Paris. En effet, le conglomérat allemand prévoit d'atteindre la neutralité Carbone d'ici 2040 mais l'assureur Français, lui, s'est engagé à bannir toutes activités liées au charbon d'ici 2030, en Europe.

L'écart entre les deux échéances n'est pas du goût d'AXA. La société applique donc sa politique charbon en arrêtant d'assurer toutes les activités de RWE AG d'ici la fin de l'année, même celles liées à la transition écologique.

Ce n'est pas le premier avertissement que reçoit l'énergéticien allemand. Amundi avait déjà fait savoir à l'Entreprise que l'atteinte de l'objectif neutralité carbone était trop tardive, et qu'elle devait revoir la date d'échéance.

Le fait important à retenir, est qu’AXA ne s'est pas contenté de limiter son action aux projets concernant le charbon mais à l'ensemble des activités de l'entreprise. Une initiative inédite qui devrait alerter les entreprises dans le même cas que RWE AG. Ce dernier ne pourra pas non plus se tourner vers Allianz SE et Zurich Insurance Group AG, pour les mêmes raisons.

Si les avancées d’Axa dans le charbon sont à saluer, les activistes lui reprochent son exposition au marché gazier

  • La SEC s’engage en faveur d’une harmonisation des informations ESG

Lors d’un discours tenu lundi, Allison Herren Lee, la présidente par intérim de la SEC (Securities and Exchange Commission) a affirmé que l’implication de l’institution dans les problématiques ESG allait s’intensifier. Selon elle, l’élaboration d’un système de notation cohérent ne constitue pas nécessairement un frein à l’efficacité financière. "Cette prétendue distinction - entre ce qui est 'bon' et ce qui est rentable, entre ce qui est durable du point de vue écologique et ce qui est durable économiquement, entre la poursuite de l'intérêt général et la poursuite du meilleur bilan financier - s'estompe de plus en plus"a t-elle déclaré. Elle a également souligné l’importance croissante des flux financiers vers les fonds  thématiques ESG mais aussi l’exigence grandissante des investisseurs sur ces questions.

En 2020, les volumes d’ETFs ESG échangés sur les marchés secondaires ont augmenté de manière exponentielle (échelle de gauche courbe bleue)

Source : https://etfdb.com/

Allison Herren Lee a affirmé lors de sa présentation qu’il était nécessaire d’imposer des mesures contraignantes aux entreprises en ce qui concerne la divulgation des informations ESG. Les marchés pourront donc disposer le cas échéant d’informations homogènes et fiables. En effet, l’expérience montre qu’une simple déclaration d’engagement de leur part est rarement à la hauteur des résultats escomptés. “Nous avons commencé à prendre des mesures cruciales en vue de l'élaboration d'un cadre complet de divulgation ESG visant à produire les données cohérentes, comparables et fiables dont les investisseurs ont besoin” a-t-elle déclaré.

  • Total ouvre le dialogue environnemental avec ses actionnaires, mais du bout des lèvres

Dans un communiqué publié ce matin, Total apporte deux informations en vue de son assemblée générale du 28 mai. D’abord, le conseil d’administration annonce qu’il a prévu de renouveler le mandat de PDG de Patrick Pouyanné jusqu’en 2024. Ensuite, il va soumettre une résolution sur sa transition énergétique vers la neutralité carbone. Il s’agit d’une “résolution pour vote consultatif sur l’ambition de la société en matière de développement durable et de transition énergétique vers la neutralité carbone et ses objectifs à horizon 2030".