La plupart du temps, l'entrée en matière des chroniques du vendredi est d'un intérêt douteux pour votre culture générale financière, parce que j'ai épuisé mon quota de trucs intelligents à partager. Pour ne pas déroger à la tradition, laissez-moi vous dire que ce 21 juillet est la journée mondiale de la malbouffe, sans que j'aie compris s'il fallait consommer de la nourriture répugnante ou au contraire éviter d'en manger. Du reste, je n'ai pas compris non plus qui décidait de l'existence de ces journées. Si c'est un exercice libre, je propose une journée mondiale du mal de crâne, qui n'est sans doute pas étrangère aux libations de la veille, qui sous le couvert d'une soirée estivale d'entreprise ont toutes les chances de provoquer le retard d'un certain nombre de mes collègues ce matin.

Pour aborder des sujets plus sérieux et même peut-être un peu barbants, un découplage assez rare s'est produit hier entre le Nasdaq 100, qui a chuté de 2,3% et le Dow Jones, qui a clôturé en hausse de 0,5%. Pour mémoire, tout n'oppose pas les deux indices américains, mais leurs caractéristiques sont assez différentes. Le Nasdaq 100 fait la part belle aux sociétés technologiques et héberge quelques poids-lourds de la cote. Comme son nom l'indique, il comprend 100 sociétés dont l'influence dépend de leur capitalisation flottante. Le Dow Jones, lui, ne compte que 30 valeurs qui font bouger l'indice en fonction de leur cours, un système particulièrement archaïque qui s'explique par l'âge vénérable du DJ. UnitedHealth, qui cote 504 USD, a donc 2,5 fois plus de poids qu'Apple, qui se négocie 193 USD, alors même que la capitalisation de la marque à la pomme est de 3 040 Mds$ contre 470 Mds$ pour l'assureur. Le Dow Jones est dominé par la finance et la santé, alors que le Nasdaq 100 contient majoritairement des sociétés du numérique.

Bref, hier, ce sont les valeurs technologiques qui étaient en berne, sous le coup de trois banderilles. Les deux premières ont été plantées par Tesla et Netflix, dont les performances financières au second trimestre ont déçu les investisseurs. Les deux actions ont perdu entre 8 et 10% en clôture hier soir, semant la consternation parmi les investisseurs. Ce qui est drôle, sauf si vous avez des actions Tesla ou Netflix bien sûr, c'est que les données qui ont fait tiquer le marché sont plutôt intrinsèques aux deux sociétés et n'apportent pas tellement d'enseignements pour le reste de la cote. La troisième banderille est venue de TSMC, le géant des puces, qui a communiqué des prévisions peu enthousiasmantes à court terme, lesquelles ont mis à terre tout le secteur des semiconducteurs. Là aussi, l'effet de surprise est assez faible, dans la mesure où les analystes estiment depuis un moment déjà que le marché des puces est en bas de cycle et que le réveil est attendu au début de l'année prochaine.

Mais bon, ça a visiblement fait beaucoup à digérer en même temps pour le Nasdaq, qui s'est pris sa plus grosse gamelle depuis février. Enfin si j'en crois à la fois le graphique sur mon écran et mes yeux embués par quelques excès nocturnes consécutifs à notre petite soirée d'entreprise en bordure de lac hier soir.

Pour en revenir à la résistance du Dow Jones, elle s'est donc appuyée sur le secteur financier, assez fringant hier malgré des chiffres qui paraissaient initialement médiocres du côté de Goldman Sachs. Comme l'action de la banque d'affaires a terminé à +3%, j'imagine que des gens plus intelligents que moi ont dû trouver quelques vertus aux résultats. Avant la clôture divergente de Wall Street, les marchés européens avaient choisi assez clairement le chemin de la hausse, en particulier à Paris, Zurich et Londres, crédités de gains proches de 0,7%. La séance du jour sera encore marquée par les résultats d'entreprises. Les chiffres décevants de SAP par exemple, ou ceux de Thales et Glencore en Europe, en attendant American Express aux Etats-Unis.  

En Asie Pacifique, il y en a pour tous les goûts. De légères pertes au Japon et en Australie, une hausse modérée à Hong Kong, de l'équilibre en Corée du Sud et une contraction plus marquée en Inde, où la baisse de 9% du géant du conseil Infosys après une révision en baisse de ses objectifs fait des dégâts.

Nous sommes le troisième vendredi de juillet, ce qui signifie que c'est la séance de compensation mensuelle, avec l'arrivée à échéance des dérivés sur indices et actions. Cette journée des trois sorcières a un parfum particulier, parce qu'elle intervient juste avant le rééquilibrage que doit opérer le Nasdaq le 24 juillet pour réduire le poids de ses cadors. La volatilité qui s'accroît traditionnellement lors de ces séances pourrait être renforcée. 

Donné baissier, le CAC40 grappille finalement 0,1% à l'ouverture, à 7392 points.

Les temps forts économiques du jour

Il n'y aura rien ou presque à se mettre sous la dent sur l'agenda macro. Tout l'agenda ici.

L'euro recule à 1,1135 USD. L'once d'or s'échange à 1970 USD. Le pétrole rebondit, avec un Brent de Mer du Nord à 80,22 USD le baril et un brut léger américain WTI à 76,22 USD. Le rendement de la dette américaine sur 10 ans atteint 3,84%. Le bitcoin se négocie 30 300 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • ABB : UBS reste à l'achat avec un objectif pour relever de 37 à 40 CHF.
  • ABN Amro : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 15,50 à 16,20 EUR.
  • ASML : Société Générale passe d'acheter à conserver en visant 660 EUR.
  • Bayer : Morgan Stanley reste à pondération en ligne avec l'objectif de cours réduit de 60 à 57 EUR.
  • Boliden : Barclays reste à surpondérer avec un objectif de cours réduit de 380 à 340 SEK.
  • Buzzi : J.P. Morgan passe de souspondérer à neutrons visant 23 EUR.
  • DKSH : UBS reste neutre avec un objectif de cours réduit de 75 à 73 CHF.
  • Essity : Credit Suisse reste à surperformance avec un objectif de cours réduit de 330 à 320 SEK.
  • Hargreaves Lansdown : Jefferies passe de sousperformance à acheter en visant 1015 GBp.
  • HelloFresh : Salman Sachs reste neutre avec un objectif de cours relevé de 22,90 à 23,40 EUR.
  • HSBC : BNP Paribas hexane reste neutre avec un objectif de cours relevé de 735 à 740 GBp.
  • ING : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 16,80 à 17,50 EUR.
  • KBC : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 85 et 86 EUR.
  • Kesko : Danske Bank passe de conserver à acheter en visant 21 EUR.
  • Lufthansa : Stifel reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 13 à 15 EUR.
  • Michelin : HSBC reste à conserver avec un objectif de relevé de 28,50 à 29 EUR.
  • MIPS : Jefferies passe d'acheter à conserver en visant 525 SEK.
  • Nokia : Morgan Stanley reste à pondération en ligne avec un objectif de cours réduit de 5 à 4,50 EUR.
  • Publicis : Morningstar reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 77 à 79 EUR.
  • Renault : Stifel reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 48 à 50 EUR.
  • Saab : SEB reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 650 à 660 SEK
  • Sampo : Goldman Sachs reprend le suivi à l'achat en visant 53 EUR.
  • SAP : J.P. Morgan reste à surpondérer avec un objectif de cours réduit de 140 à 138 EUR.
  • Sartorius Stedim Biotech : Oddo BHF passe de surperformance à neutre en visant 280 EUR.
  • Sixt : DZ Bank passe de conserver à acheter en visant 125 EUR.
  • Telia : Inderes reste à alléger avec un objectif de cours réduit de 29 à 25 SEK.

En France

Résultats des entreprises (les commentaires sont donnés à chaud et ne préjugent pas de l'évolution des titres)

  • Dassault Aviation publie des semestriels en baisse, avec un carnet de commandes stable.
  • Sartorius Stedim Biotech subit une contraction de ses résultats semestriels et confirme ses prévisions.
  • Thales relève son objectif de croissance sur l'année après ses semestriels.
  • Ubisoft dévoile des revenus en baisse au premier trimestre du nouvel exercice et confirme ses objectifs.

Annonces importantes (et moins importantes)

Dans le monde

Résultats des entreprises (les commentaires sont donnés à chaud et ne préjugent pas de l'évolution des titres)

  • Glencore affiche une baisse de la production de cuivre, de zinc et de nickel au premier semestre.
  • Lonza modère ses ambitions à l'issue du premier semestre.
  • SAP recule post-séance après la publication de trimestriels décevants.
  • Stora Enso manque ses prévisions de bénéfices pour le deuxième trimestre.

Annonces importantes (et moins importantes)

Lectures