À Paris, l'indice CAC 40 recule de 0,35% à 4.836,71 points vers 09h10 GMT. À Francfort, le Dax abandonne 0,04% et à Londres, le FTSE perd 0,33%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro se replie de 0,22%, le FTSEurofirst 300 de 0,4% et le Stoxx 600 de 0,37%.

Les indices européens avaient ouvert dans le vert mais le retournement de tendance sur les contrats à terme à Wall Street, qui ont effacé leur progression, a mis très vite fin aux velleités de rebond en Europe.

Vendredi, plusieurs indicateurs chinois et européens ont alimenté les craintes sur la vigueur de l'activité économique dans le monde, confrontée depuis plusieurs mois aux frictions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine.

Dans ce contexte, les investisseurs devraient surveiller avec attention les multiples déclarations des banquiers centraux cette semaine, alors que la Réserve fédérale (Fed), la Banque d'Angleterre et la Banque du Japon rendront leur décision de politique monétaire dans les prochains jours.

Très attendue, la Fed devrait relever ses taux mercredi pour la quatrième fois de l'année mais elle pourrait revoir à la baisse ses projections de hausses de taux pour l'an prochain.

En Chine, le président Xi Jinping doit prononcer un discours mardi à Pékin à l'occasion du 40e anniversaire de l'ouverture de l'économie du pays, ont déclaré des sources diplomatiques à Reuters.

La Conférence centrale sur le travail économique, où est notamment débattu l'objectif de croissance chinoise pour l'an prochain, doit par ailleurs se tenir plus tard cette semaine.

VALEURS

Outre les craintes macroéconomiques, l'actualité des entreprises anime aussi le cote. Le "profit warning" du britannique Asos est ainsi lourdement sanctionné (-42,83%) et pèse sur l'ensemble du secteur de la distribution (-2,07%).

Les concurrents Zalando (-14,85%) et Boohoo (-11,44%) sont les plus impactés.

Toujours dans la distribution, H&M recule de 6,17% après avoir fait état d'une hausse moins forte que prévu de ses ventes au quatrième trimestre.

A Paris, Ingenico lâche 6,34% après avoir annoncé sa décision de ne pas donner suite aux marques d'intérêt dont le groupe a fait l'objet, notamment celle de Natixis (-0,75%), préférant se concentrer sur l'amélioration en interne de la performance.

De leur côté, Sopra Steria (-4,31%) et Worldline (-4,37%) sont pénalisés par un abaissement de recommandation de Morgan Stanley à "sous-pondérer".

EN ASIE

La Bourse de Tokyo a terminé en hausse de 0,62%, soutenue par l'orientation positive des "futures" sur indices américains au moment de la clôture et par des rachats à bon compte après la chute de vendredi.

La tendance a été plus mitigée sur les places boursières chinoises: le CSI 300 des grandes capitalisations a reculé de 0,15% et l'indice composite de la Bourse de Shanghai a gagné 0,16%.

A WALL STREET

Les contrats futures sur les indices américains, qui ont permis de soutenir la tendance en Asie, ont quasiment effacé leur progression, ce qui signale une prudence continue des investisseurs en dépit des opportunités qu'aurait pu faire surgir la forte baisse de vendredi.

L'indice Dow Jones a chuté de 2,02% en fin de semaine dernière, portant à plus de 10% sa baisse depuis son pic de clôture du 3 octobre.

Le S&P-500 a perdu 1,91% pour tomber à son plus bas depuis le 2 avril et le Nasdaq Composite a reculé pour sa part de 2,27%.

TAUX

Les craintes sur la croissance mondiale ont favorisé un net repli des rendements obligataires, le 10 ans américain évoluant sous le seuil de 2,9%.

Le rendement des emprunts d'Etat japonais de même échéance a touché de son côté un plus bas de plus de cinq mois tandis qu'en Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans évolue autour de 0,25%-0,26%.

CHANGES

L'appétit pour les actifs refuges a favorisé aussi le dollar, qui se maintient non loin d'un pic depuis juin 2017 touché vendredi face à un panier de devises de référence.

L'euro reprend toutefois des couleurs et revient à 1,1325 dollar, après avoir touché un creux vendredi à 1,1266.

Les cambistes surveilleront les chiffres définitifs de l'inflation en zone euro, attendus à 10h00 GMT, puis la décision mercredi de la Fed sur ses taux, qui pourrait dicter la tendance sur le billet vert pour les prochains mois.

PÉTROLE

Les cours du brut se stabilisent après avoir chuté de 2% vendredi, pénalisés eux aussi par les craintes sur un ralentissement de l'économie mondiale. A cela s'ajoutent les inquiétudes persistantes autour d'une surabondance d'offre pétrolière.

Le baril de Brent de la mer du Nord se traite à 60,30 dollars et celui du brut léger américain (WTI) vaut 51,20 dollars.

ÉMERGENTS

Le peso mexicain gagne 0,6% face au dollar, les investisseurs ayant bien accueilli la présentation par Mexico de son projet de budget pour 2019 qui faisait office de test pour le nouveau président Andres Manuel Lopez Obrador dont les projets politiques, classés à gauche, ont secoué les actifs mexicains ces dernières semaines.

Le projet de budget, qui doit être approuvé au Congrès mexicain avant la fin de l'année, prévoit une croissance économique autour de 2% l'an prochain, contre une augmentation de 2,3% attendue pour 2018.

Le projet prévoit aussi de dégager un excédent du budget primaire, qui exclut le remboursement de la dette existante, de 1% du produit intérieur brut (PIB) contre 0,7% estimé pour cette année.

(Édité par Juliette Rouillon)

par Blandine Henault