CARACAS, 30 juin (Reuters) - Les autorités vénézuéliennes ont confirmé tard samedi soir la mort d'un officier de l'armée dont l'opposition et la famille affirment qu'il a été torturé après avoir été accusé d'avoir fomenté un coup d'Etat contre le président Nicolas Maduro.

La mort du capitaine de marine Rafael Acosta fait monter la pression sur le gouvernement vénézuélien alors que la Haut-commissaire aux droits de l'homme des Nations unies, Michelle Bachelet, est attendue à Caracas pour une enquête portant notamment sur les exécutions extrajudiciaires et les disparitions forcées.

Le procureur général Tarek Shaab a annoncé sur Twitter l'ouverture d'une enquête, sans préciser la cause de la mort de l'officier.

Rafael Acosta avait comparu à moitié inconscient devant un tribunal vendredi après avoir été passé à tabac et torturé, selon son épouse Waleska Perez.

"Ils l'ont tellement torturé qu'ils l'ont tué", a-t-elle accusé dans une interview accordée à la chaîne américaine EVTV Miami, précisant que son mari avait été arrêté le 21 juin.

Nicolas Maduro a affirmé la semaine dernière que sept officiers avaient comploté avec des opposants et des dirigeants étrangers pour fomenter une tentative de putsch.

Le chef de file de l'opposition, Juan Guaido, a dénoncé un "meurtre" et déploré le refus du président vénézuélien de céder le pouvoir.

"Est-ce qu'ils sont sourds? Est-ce que du fond des tombes et des sous-sols où les gens sont torturés, ils n'entendent pas les gens (réclamer) le changement?", a-t-il demandé.

(Deisy Buitrago et Vivian Sequera Tangi Salaün pour le service français)