À Paris, l'indice CAC 40 gagne 0,56% à 5.266,42 points vers 7h25 GMT. À Francfort, le Dax prend 0,67%.

A Londres, le FTSE n'a pas ouvert, l'opérateur LSE ayant annoncé examiner un problème potentiel de services transactionnels.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro avance de 0,64%, le FTSEurofirst 300 de 0,27% et le Stoxx 600 de 0,46%.

Les Bourses européennes avaient terminé en baisse la veille, la question commerciale ayant provoqué un nouvel accès d'aversion au risque même si les grands indices sont parvenus à terminer au-dessus de leurs plus bas du jour.

L'inversion de la courbe des rendements obligataires américains à deux et dix ans, perçue comme un signal avant-coureur de récession, rend les investisseurs hypersensible aux mauvaises nouvelles ou aux incertitudes, et notamment celles liées aux tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine.

Le président américain Donald Trump a déclaré jeudi que négociateurs américains et chinois tenaient des discussions "productives" et que ceux-ci devraient à nouveau se rencontrer en septembre malgré la décision de Washington de taxer à partir du 1er septembre plus de 125 milliards de dollars de produits chinois supplémentaires.

La Chine a évoqué elle, plus tôt dans la journée de jeudi, des mesures de représailles à l'annonce américaine de la taxation prochaine de produits qui ne sont pas encore soumis à des droits de douane, tout en appelant Washington à trouver un terrain d'entente en vue de conclure un accord.

Par ailleurs, Olli Rehn, l'un des membres du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), a mis en avant, dans un entretien au Wall Street Journal, la nécessité d'un ensemble de mesures "important et percutant" lors de la réunion de politique monétaire de septembre.

Les Etats-Unis, l'Australie, la Nouvelle-Zélande ou encore l'Inde ont franchi le pas de la détente monétaire ces dernières semaines, et la BCE pourrait bien leur emboîter le pas alors même que l'économie allemande s'est contractée au deuxième trimestre et que l'on commence à parler de récession.

Au plan des indicateurs, les marchés attendent la balance commerciale de la zone euro de juin en matinée et, dans l'après-midi, deux statistiques américaines: les mises en chantier de juillet et l'indice de confiance du consommateur de l'Université du Michigan d'août, dans sa première estimation.

VALEURS

Les indices sectoriels Stoxx 600 sont dans le vert en début de matinée.

Les valeurs des semi-conducteurs telles qu'AMS, Be Semiconductor, Infineon et STMicroelectronics gagnent de 0,8% à 2%, en réaction aux solides résultats publiés la veille par l'américain Nvidia.

Elle permettent à l'indice high tech d'avancer de 0,67%, deuxième hausse sectorielle de la matinée, derrière celui des valeurs de services aux collectivités qui s'adjuge 0,8%.

Bayer prend 2,3%, grâce à BAML qui est devenu acheteur sur le titre.

AMS et Bayer figurent parmi les meilleures hausses de l'indice Stoxx 600. STMicroelectronics est le troisième meilleur gain de l'indice CAC 40 où dominent TechnipFMC et ArcelorMittal (+1,9% tous deux), deux valeurs des ressources de base.

EN ASIE

La Bourse de Tokyo a terminé en très légère hausse (+0,06%), des rachats à bon compte étant venus compenser les craintes de récession mondiale.

L'indice MSCI regroupant les valeurs d'Asie et du Pacifique (hors Japon) gagnait lui 0,2%, tout en cédant 1% sur l'ensemble de la semaine.

Même tendance modérément haussière pour les places chinoises: l'indice composite de Shanghaï a fini en hausse de 0,3% et l'indice CSI des valeurs vedettes de 0,4%.

A WALL STREET

La Bourse de New York a fini en ordre dispersé jeudi une séance hésitante, tiraillée entre les préoccupations liées à la guerre commerciale et les craintes de récession d'une part et les bonnes surprises sur le front de la consommation aux Etats-Unis d'autre part.

En clôture, l'indice Dow Jones gagnait 99,97 points, soit 0,39%, à 25.579,39 et le Standard & Poor's 500, plus large, prenait sept points, soit 0,25%, à 2.847,6, alors que le Nasdaq Composite reculait de 7,32 points, soit 0,09%, à 7.766,62.

CHANGES

L'euro reste un peu en retrait face au dollar (-0,12%), affecté notamment par des déclarations au Wall Street Journal https://on.wsj.com/2N6cFBE d'Olli Rehn.

Cela permet au dollar d'être stable face à un panier de devises et de progresser un tout petit peu face au yen (+0,02%).

TAUX

Les déclarations de Rehn renforcent le sentiment du marché voulant que la Banque centrale européenne (BCE) réduise son taux de dépôt de 10 points de base au moins et reprennent ses achats obligataires.

Cela a fait tomber le rendement du Bund à 10 ans à un nouveau plus bas record de -0,71%. Il était à -0,7060 en début de matinée en Europe, cédant 0,5 point de base.

Côté Treasuries, le différend commercial sino-américain a provoqué une chute du rendement à 30 ans à un plus bas record de 1,916%. Il perd pour l'instant 27 points de base sur la semaine, une perte d'une ampleur sans précédent depuis la mi-2012.

Cela veut dire concrètement que les investisseurs sont prêts à prêter à Washington sur 30 ans à un taux inférieur à celui au jour le jour.

PÉTROLE

Les cours sont en hausse après deux journées dans le rouge, stimulés par la hausse des ventes au détail aux Etats-Unis annoncée jeudi, laquelle apaise quelque peu les craintes de récession dans la première économie mondiale.

Le Brent et le WTI texan gagnent un petit peu plus de 1%.

MÉTAUX

L'or reflue, cédant 0,5% à 1.515,17 dollars l'once mais il est bien parti pour enregistrer une troisième semaine de gains d'affilée, son statut de valeur refuge étant mis en avant par des investisseurs qui craignent un ralentissement de la croissance mondiale et qui ne savent pas forcément sur quel pied danser face aux péripéties du conflit commercial sino-américain.

par Wilfrid Exbrayat