La journée s'annonce chargée avec une batterie d'indicateurs à l'agenda mais aussi une réunion très attendue de l'Opep à Vienne dans un contexte de marché toujours marqué par la crainte d'une récession avec des signes d'inversion des courbes de rendements obligataires aux Etats-Unis.

À Paris, l'indice CAC 40 cède 1,67% à 4.861,92 points vers 08h30 GMT, au plus bas depuis février 2017. À Francfort, le Dax perd 1,81% et à Londres, le FTSE abandonne 1,26%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro recule de 1,55%, le FTSEurofirst 300 de 1,27% et le Stoxx 600 de 1,46%, au plus bas depuis fin octobre.

Meng Wanzhou, directrice financière du groupe chinois d'équipements de réseaux Huawei, a été arrêtée le 1er décembre à Vancouver, au Canada, et risque une extradition vers les Etats-Unis, a annoncé mercredi le ministère canadien de la Justice, sans donner davantage de précision.

Cette arrestation est liée à une violation des sanctions contre l'Iran instaurées par Washington, a déclaré une source informée de la situation. Reuters n'a pu vérifier la nature exacte des accusations portées contre Meng Wanzhou.

L'affaire fait craindre une nouvelle dégradation des relations entre les Etats-Unis et la Chine, engagés dans un conflit commercial dont l'issue reste incertaine.

"Les Etats-Unis ont dit à leur alliés de ne pas utiliser de produits Huawei pour des raisons de sécurité et vont certainement continuer à leur mettre la pression", commente Norihiro Fujito, responsable de la stratégie d'investissement pour Mitsubishi UFJ Morgan Stanley Securities.

Les regards des investisseurs se tournent également vers Vienne où l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés devraient étudier un accord de réduction de la production de 1,3 million de barils par jour (bpj) au moins, selon plusieurs sources. La résistance opposée par la Russie à une réduction importante apparaît comme le principal obstacle à surmonter, d'après ces mêmes sources.

LES VALEURS A SUIVRE :

En Bourse en Europe, l'affaire Huawei pèse sur la technologie dont l'indice Stoxx cède 2,35% avec notamment à Paris un recul de 4,31% pour STMicroelectronics.

Ericsson, l'un des principaux concurrents de Huawei, gagne en revanche près de 1%.

La cote est animée en outre par les changements de recommandation avec des replis de 5,88% pour Capgemini et de 5,11% pour Biomérieux, dégradés respectivement par Barclays et Kepler Cheuvreux.

Contre la tendance, Genfit bondit de 6,93% après avoir annoncé des résultants encourageants d'une étude sur Elafibranor, un traitement de la cirrhose biliaire.

A WALL STREET

Alors que la Bourse de New York, qui était fermée mercredi en hommage à l'ancien président George H.W. Bush, les contrats à terme sur les principaux indices américains suggèrent une réouverture en baisse de plus de 1% après le repli de plus de 3% subi mardi.

Une série d'indicateurs très attendus sont au programme, notamment les résultats de l'enquête mensuelle ADP sur l'emploi privé, ainsi que les chiffres hebdomadaires des inscriptions au chômage aux Etats-Unis.

EN ASIE

La Bourse de Tokyo a fini en baisse de 1,91%, au plus bas depuis le 30 octobre, pénalisée notamment par l'affaire Huawei.

En Chine, l'indice SSE composite de la Bourse de Shanghai a perdu 1,7%. L''indice MSCI regroupant les valeurs d'Asie et du Pacifique (hors Japon) recule dans les mêmes proportions.

TAUX

Sur le marché obligataire, les signes d'inversion de la courbe des taux américains, qui font craindre une entrée en récession à plus ou moins court terme, sont au coeur des inquiétudes des investisseurs.

Le rendement des Treasuries à 10 ans perd encore un peu de terrai jeudi matin pour redescendre vers 2,9%.

En Europe, le rendement du Bund à 10 ans suit le mouvement dans les premiers échanges pour se rapprocher de 0,26%

CHANGES

Du côté des devises, l'euro perd un peu de terrain, autour de 1,1330 dollar. Le billet vert, pour sa part, progresse légèrement face à un panier de devises de référence.

PÉTROLE

Les deux contrats de référence du brut reculent modérément, toujours pénalisés par les craintes entourant la surabondance de l'offre, qui devraient dominer les débats lors de la réunion de l'Opep.

(Édité par Marc Angrand)

par Patrick Vignal