Là où l’on peut considérer normalement la hausse des matières première comme une mauvaise nouvelle pour l’économie, du fait de la hausse des coûts de production, la situation actuelle est plutôt inverse. C’est le retour de la croissance qui devrait conduire les prix à la hausse avec 3 moteurs principaux : la bonne tenue de l’économie allemande, le report du problème du « fiscal cliff » aux Etats-Unis et une croissance chinoise, certes en baisse, mais qui constitue même à un rythme de croissance du PIB tombé à 7 ou 8 % un formidable moteur de croissance pour les matières premières. Voilà pour les cycles économiques qui sont traditionnellement les catalyseurs principaux des prix des matières premières. 
 
Mais d’autres facteurs pourraient eux aussi les pousser à la hausse. Les producteurs de cuivre ou d’aluminium  sont, par exemple, sous la pression de leur prix de production depuis un certain temps. Les coûts d’extraction et d’affinage sont de plus en plus élevés et cette reprise mondiale va les encourager à augmenter leurs marges… L’industrie pétrolière est dans la même situation même si les politiques de quotas mis en places notamment par l’OPEP rendent l’analyse du marché plus complexe.
 
Enfin les politiques monétaires accommodantes qui ont permis le redressement de l’économie et par conséquent la hausse de la demande de matières premières, ont aussi indirectement une influence sur les choix des investisseurs qui délaissent quelque peu les placements sur taux d’intérêt pour des actifs plus tangibles comme les actions, l’immobilier ou les matières premières.
 
Quand aux métaux précieux, ils constituent, en quelque sorte, l’exception qui confirme la règle en ce début d’année… Leur mauvaise performance est aussi le fruit d’une réduction significative de l’aversion au risque des investisseurs. Leur statut de valeur refuge ne leur sert plus beaucoup en ce début d’année. Mais notre bureau de recherche qui n’attend pas dans les 2 prochaines années de redressement des taux d’intérêts, estime que des pressions inflationnistes pourraient bien faire leur retour et reconduire les prix des métaux, eux aussi à la hausse au deuxième semestre de cette année…