Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a entamé la semaine dans de bonnes dispositions (+0,66%) lundi, le marché reprenant quelques couleurs après son accès de faiblesse de la semaine passée, tout en restant sur ses gardes à la veille d'un vote crucial sur le Brexit.

L'indice CAC 40 a avancé de 34,74 points à 5.265,96 points, dans un volume d'échanges limité de 3 milliards d'euros. Vendredi, il avait fini dans le rouge (-0,70%).

La cote Parisienne a débuté sur un rebond qui s'est ensuite atténué, avant de reprendre de la vigueur dans le sillage de Wall Street.

Le marché "se reprend un petit peu" en ce "début de semaine", essayant de "retrouver ses marques par rapport à une semaine dernière qui était plutôt corrective", a résumé auprès de l'AFP Alexandre Baradez, un analyste de IG France.

Pour autant, ce "repositionnement" du marché n'est "pas très convaincant", selon lui, le rebond venant uniquement compenser la baisse des derniers jours, sans nouvelle particulière à même de le justifier.

"Il y a eu ce chiffre un peu moins mauvais qu'attendu sur les ventes au détail" américaines, mais qui a surtout servi d'"alibi" aux investisseurs, leur permettant d'acheter.

Les ventes de détail aux Etats-Unis ont légèrement rebondi en janvier après avoir enregistré leur plus forte chute mensuelle depuis presque dix ans en décembre, notamment à cause du "shutdown" de l'administration américaine.

De son côté, la production industrielle allemande a reculé de 0,8% en janvier, renforçant les inquiétudes sur la conjoncture de la première économie de la zone euro tandis que son excédent commercial a fléchi en janvier.

La Banque de France a en outre abaissé à 0,3% sa prévision de croissance économique pour la France au premier trimestre.

En Chine, les prix à la consommation n'ont progressé que de 1,5% en février sur un an tandis que les ventes automobiles ont chuté pour le huitième mois consécutif en février, reculant de 13,8% sur un an.

Mais les investisseurs se positionnent surtout en amont d'un vote crucial sur le Brexit demain: "le marché anticipe une extension de l'article 50 permettant d'avoir un peu plus de temps", a relevé M. Baradez.

Après avoir été rejeté en janvier par le Parlement britannique, l'accord du Brexit sera à nouveau soumis au vote mardi.

La Première ministre Theresa May pourrait se rendre lundi soir à Strasbourg pour essayer de finaliser un compromis sur le Brexit, dans une ultime tentative pour sauver l'accord de divorce menacé d'un nouveau rejet mardi.

Si le texte devait effectivement être rejeté, Mme May a décidé d'organiser un vote mercredi sur la possibilité de sortir de l'UE sans accord.

Si les députés refusent cette option, ils voteront jeudi sur une proposition de report "limité" du Brexit. Mais les 27 devront donner leur accord et les dirigeants européens ont prévenu que tout report devra être justifié.

Genfit a le vent en poupe

En matière de valeurs, Safran a perdu 1,67% à 117,55 euros, après le crash dimanche en Ethiopie d'un Boeing 737 MAX 8 dont le moteur est produit par la co-entreprise (CFM) qu'il forme avec l'américain General Electric.

Dassault Aviation a cédé pour sa part 2,56% à 1.409,00 euros.

Airbus a gagné en revanche 1,29% à 112,96 euros.

ADP a fini à l'équilibre à 169,30 euros tandis que 250 députés, sénateurs et élus locaux socialistes ont appelé dimanche la majorité à "renoncer à la privatisation des Aéroports de Paris" (ADP), ou, à défaut, à "soumettre la question au grand débat national".

Eurofins Scientific a été pénalisé (-3,58% à 360,60 euros) par l'abaissement de sa recommandation à "ajouter" contre "acheter" auparavant par AlphaValue.

Genfit a été porté (+5% à 23,10 euros) par l'obtention du feu vert de l'agence américaine du médicament (FDA) pour lancer un essai clinique de phase 2 pour son candidat-médicament phare, l'elafibranor, dans le traitement de la stéatohépatite non-alcoolique (NASH) chez l'enfant.

Renault a progressé de 2,69% à 58,73 euros avant la tenue mardi d'une conférence de presse par l'ensemble des dirigeants des membres de l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi dont on attend l'annonce d'une nouvelle organisation. La justice japonaise a rejeté lundi la requête de Carlos Ghosn, patron déchu de l'alliance, d'y assister.

Casino a avancé de 0,88% à 44,78 euros après avoir annoncé qu'il allait prolonger ses efforts de réduction de la dette et chercher à faire progresser sa rentabilité à l'occasion de la finalisation de la cession des murs de 26 grandes surfaces.

Vivendi a grappillé 0,16% à 25,61 euros. Le fonds américain Elliott a lancé lundi un site web censé prouver la supériorité de sa vision stratégique pour l'opérateur Telecom Italia (Tim), sur celle de Vivendi, peu avant l'assemblée générale de Tim du 29 mars.

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