Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a débuté dans le rouge jeudi (-0,88%), sous le coup des derniers développements négatifs dans la négociation commerciale sino-américaine, au jour de l'arrivée très attendue de la Française des Jeux, qui a démarré en fanfare (+15%).

A 09H44 (08H44 GMT), l'indice CAC 40 perdait 51,70 points à 5.842,33 points. La veille, il avait fini en légère baisse de 0,25%.

"Le marché reste sur la défensive, du fait du coup de froid entre la Chine et les Etats-Unis à propos de Hong Kong", a relevé Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.

"Le fait que le président Trump signe bientôt un décret (après le Sénat et le Congrès) condamnant la répression des manifestants à Hong-Kong a du mal à passer à Pékin...", ont également souligné les experts de Mirabaud Securities Genève.

"Un démarrage en baisse est attendu en Europe, en pleine crainte au sujet du commerce" sino-américain, a souligné David Madden, un analyste de CMC Markets.

Les indices boursiers ont largement profité ces derniers temps des déclarations encourageantes des deux parties sur la signature d'un accord partiel.

Mais l'atmosphère été refroidie par des déclarations de président américain mardi promettant une nouvelle hausse des tarifs douaniers sur les produits chinois faute d'accord. Mercredi, Donald Trump a enfoncé le clou en affirmant qu'il n'en avait pas encore signé parce que Pékin n'est pas prêt "à faire (sa) part".

Le Congrès américain a en outre adopté mercredi à une écrasante majorité une résolution soutenant les "droits humains et la démocratie" à Hong Kong face à Pékin et menaçant de suspendre le statut économique spécial accordé par Washington à l'ancienne colonie britannique.

Le texte doit encore être signé par Donald Trump pour être promulgué. La Maison Blanche n'a pas formulé de menace de veto et le président devrait l'approuver, selon une source proche du dossier.

Les investisseurs ont pris connaissance dans la soirée des minutes de la dernière réunion de la Fed, s'intéressant en particulier au rapport de force concernant une pause dans la baisse des taux d'intérêt.

Le compte-rendu révèle que deux membres ont voté contre et que deux autres participants, pourtant favorables à la décision, ont trouvé que la nouvelle baisse était "une décision limite".

La Banque centrale européenne doit aussi publier les minutes de sa dernière réunion en début d'après-midi.

Du côté des indicateurs, le climat des affaires en France est resté stable en novembre par rapport au mois précédent.

La confiance des consommateurs en zone euro en novembre, l'indice d'activité de la région de Philadelphie pour le même mois et les reventes de logements pour octobre aux Etats-Unis sont aussi attendus.

Premiers pas de la FdJ

Sur le terrain des valeurs, la cote était dominée par l'arrivée de la Française des Jeux.

L'action FdJ prenait 15,58% à 23 euros pour sa première cotation. Le prix du titre a été fixé mercredi à 19,90 euros, avec un vif intérêt des petits et grands investisseurs pour cette privatisation qui rapportera 2,1 milliards d'euros à l'Etat.

LVMH perdait 0,72% à 395,60 euros. Le géant du luxe, dirigé par le milliardaire Bernard Arnault, propose désormais un peu plus d'un milliard de dollars supplémentaires pour racheter le joaillier américain Tiffany, ont indiqué mercredi à l'AFP deux sources proches du dossier.

Les minières restaient pénalisées par la mauvaise tournure commerciale. ArcelorMittal s'enfonçait de 2,49% à 14,47 euros, Eramet de 3,25% à 42,30 euros et Aperam de 1,72% à 26,80 euros.

Peugeot reculait de 1,38% à 22,19 euros alors que Fiat Chrysler Automobiles (FCA) et General Motors (GM) ont sorti les couteaux mercredi, le premier accusant le second de vouloir perturber ses fiançailles avec le constructeur français PSA en déposant une plainte opportune pour corruption visant à fausser des négociations salariales aux Etats-Unis.

Accor baissait de 1,57% à 38,35 euros, après que Gekko Group, plateforme professionnelle de réservation d'hôtels appartenant au géant hôtelier, a été victime d'une vaste fuite de données.

Figeac Aero profitait (+0,53% à 11,30 euros) d'un chiffre d'affaires en progression au deuxième trimestre de son exercice décalé 2019-2020 malgré l'impact de la crise du Boeing 737 MAX et de l'arrêt prochain du programme A380.

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