Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris flanchait de plus belle mercredi (-3,43%), balayant son rebond de la veille, en dépit des traitements de choc pris à la pelle par les grandes puissances mondiales pour soulager une économie malade.

A 09H30, l'indice CAC 40 perdait 137,01 points à 3.854,77 points. La veille, il avait rebondi de 2,84%.

Les principales places boursières avaient bien réagi mardi aux annonces de l'administration américaine mais cela n'a pas suffi à enrayer la tendance baissière sur des marchés en pleine défiance.

Finalement, la nouvelle série de "mesures fiscales et monétaires a fait à nouveau l'effet d'un feu de paille", constate Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.

Un grand nombre de banques centrales ont abaissé récemment leurs taux directeurs, plusieurs grands pays ont annoncé de larges soutiens budgétaires et fiscaux, mais tant que le virus persiste, les experts doutent de l'efficacité de telles mesures.

Aux Etats-Unis, où le nombre de cas confirmés dépasse les 6.000, un plan de soutien massif aux entreprises menacées de faillite est en train d'être développé. Il pourrait se chiffrer à quelques 850 voire 1.000 milliards de dollars, selon la presse américaine.

La Banque centrale américaine a également créé un nouveau mécanisme devant permettre aux ménages et aux entreprises américains d'avoir plus facilement accès au crédit, par le biais des plus grandes banques du pays.

"L'intervention doit se focaliser sur le fait de contenir le virus d'abord avant d'annoncer des mesures de soutien monétaire ou fiscal", estime Vincent Boy, analyste chez IG France.

"Pour les marchés financiers, il faut un recul de la progression de l'épidémie pour ensuite pouvoir profiter de toutes ces mesures de soutien décidées et permettre un rebond important, une fois l'épidémie contenue", poursuit-il.

Alors que l'Union européenne ferme toutes ses frontières avec l'extérieur jusqu'au 17 avril, la présidente de la Commission européenne a admis que les responsables politiques avaient tous "sous-estimé" au départ l'ampleur du danger représenté par l'épidémie.

Après l'Italie, l'Espagne et la France, c'était au tour de la Belgique mercredi de passer au confinement général.

Les ministres européens des Transports doivent se concerter en vidéoconférence mercredi matin pour évoquer un secteur sinistré par la crise sanitaire.

Si une récession ne fait plus de doute en Europe cette année, les acteurs du marché anticipent de plus en plus une récession également aux Etats-Unis en 2020 alors que la consommation, moteur de sa croissance, montre des signes de faiblesse.

En Chine, l'activité reprend progressivement après plus d'un mois de paralysie mais il faudra du temps pour sortir du marasme.

L'aéronautique à la peine

La filière aéronautique était pantelante: Airbus dégringolait de 13,5% à 54,53 euros et Safran de 7,23% à 61,34 euros.

Sanofi cédait 3,76% à 76,41 euros alors que le laboratoire s'est dit prêt à offrir aux autorités françaises des millions de doses de l'anti-paludique Plaquenil, pouvant traiter potentiellement 300.000 malades, après des essais jugés "prometteurs" auprès de patients atteints du Covid-19.

Fnac Darty avançait de 2,26% à 20,14 euros. Le groupe n'est "pas en mesure de confirmer ses objectifs" pour 2020 en raison de l'impact lié à l'épidémie de Covid-19.

Sodexo reculait de 2,53% à 52,3 euros après avoir prévenu que la crise du coronavirus pourrait avoir un impact négatif de l'ordre de deux milliards d'euros sur son chiffre d'affaires annuel pour son exercice 2019/2020.

Orpea déclinait de 4,81% à 75,2 euros malgré un bénéfice net en hausse de 6% en 2019 et un "nombre de cas limité" de Covid-19 dans ses établissements.

Akka prenait 1,96% à 26 euros après avoir renoncé à des prévisions pour 2020 du fait de l'épidémie du coronavirus et annoncé un bénéfice en hausse de 38% en 2019.

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