Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a clôturé en baisse de 0,18% mardi dans une séance volatile et chargée, qui a été un peu rattrapée par des chiffres meilleurs qu'attendu de l'activité manufacturière aux Etats-Unis.

L'indice CAC 40 a perdu 9,12 points à 4.938,10 points, dans un volume d'échanges de 2,9 milliards d'euros. La veille, il avait reculé de 1,11%.

Après avoir ouvert en hausse, l'indice s'est progressivement affaibli, avec un repli accentué en début d'après-midi, avant de rebondir et de revenir proche de l'équilibre. "C'était une séance nerveuse", a résumé à l'AFP Daniel Larrouturou, gérant actions pour Dôm Finance.

En ce jour de rentrée, les actualités sont revenues sur le front macro-économique. Elles ont d'abord été perçues négativement par les investisseurs.

Tout d'abord, l'inflation dans la zone euro en territoire négatif (-0,2%) en août. C'est la première déflation constatée depuis plus de quatre ans.

"Malgré les tentatives de la Banque centrale européenne, la tendance reste à la déflation, ce qui a des conséquences négatives pour les entreprises. Le cercle vertueux de l'inflation, avec la hausse des salaires, de la demande, de l'investissement, ne peut pas s'enclencher", explique M. Larrouturou.

Euro fort

Deuxième facteur qui pèse sur les actions européennes depuis plusieurs jours, la faiblesse du dollar qui a permis à l'euro de passer temporairement au dessus de la barre de 1,20 dollar pour la première fois en plus de deux ans.

Le billet vert subit toujours les conséquences de l'annonce de la nouvelle politique de la réserve fédérale américaine la semaine dernière. Elle pourrait laisser l'inflation s'établir temporairement au-dessus des 2%.

De plus, la valeur refuge a souffert du retour des prises de risques après la publication d'un chiffre meilleur que prévu de l'activité manufacturière en Chine le matin. Ce chiffre avait permis de lancer sur une bonne base le CAC à l'ouverture.

C'est d'ailleurs un autre indicateur de l'activité manufacturière, cette fois aux Etats-Unis, qui a permis à la cote Parisienne de remonter la pente.

L'indice des directeurs d'achat de l'association ISM a grimpé à 56% contre 54,2% en juillet, et fait mieux qu'attendu, puisque les analystes anticipaient 54,5%. Depuis quatre mois, il est supérieur à 50, signe d'une expansion.

"Le chiffre a eu deux conséquences favorables: le dollar est remonté au niveau de lundi et Wall Street en a profité, ce qui par ricochet bénéficie à l'Europe", note M. Larrouturou.

L'automobile en souffrance

Sur le plan des valeurs, l'automobile a souffert le jour de la publication du nombre d'immatriculations en août. En France, le marché a reculé de 19,8%, une chute d'autant plus impressionnante que ceux d'août 2018 et 2019 avaient bénéficié de circonstances exceptionnelles avec des changements de règlementation au 1er septembre.

Renault, dont les livraisons mensuelles ont chuté de 20%, a perdu 4,47% à 22,78 euros, tandis que Peugeot, qui a mieux résisté, a cédé 2,44% à 14,02 euros.

Le laboratoire Sanofi a pâti de l'annonce de l'échec de son médicament Kevzara dans le traitement des formes sévères de Covid-19. Il perd 1,13% à 83,91 euros.

Le haut de l'indice Parisien a été une nouvelle fois atteint par les valeurs technologiques, dans le sillage de l'indice américain Nasdaq. Worldline a gagné 2,67% à 79,08 euros, et Atos 1,32% à 73,46 euros.

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