Londres (awp/afp) - Le sidérurgiste British Steel, filiale du chinois Jingye, envisage 2000 suppressions de postes face à des pertes financières qui s'accumulent, affirme la presse britannique, alors même que le groupe négocie avec Londres pour obtenir des centaines de millions de livres de subventions.

"Dans le cadre de notre trajectoire vers la neutralité carbone, il est prudent d'évaluer différents scénarios opérationnels (...) et nous continuons à évaluer nos options", a commenté un porte-parole de British Steel joint par l'AFP lundi, sans plus de détails.

Le syndicat GMB pour sa part a dit "ne pas accepter que des pertes d'emplois massives deviennent la manière de décarboner l'industrie de l'acier", dans une déclaration reçue lundi par l'AFP.

"Il y a une myriade d'options disponibles et justes", d'autant que "les employés de British Steel ont subi plusieurs années turbulentes en acceptant des baisses ou gels de salaires", ajoute la porte-parole de GMB, Charlotte Brumpton-Childs.

Dimanche, le Sunday Times écrivait que British Steel "se prépare à supprimer 2000 emplois". Les pertes de British Steel atteindraient jusqu'à 30 millions de livres par mois, selon ce même article, qui relève toutefois que la décision de supprimer jusqu'à 2000 emplois - sur environ 4500 actuellement au Royaume-Uni - n'est pas encore totalement actée.

Selon la presse britannique, Jingye et British Steel sont en discussions pour des aides de 300 millions de livres de Downing Street visant à aider l'entreprise à produire de l'acier de manière moins polluante, et à pérenniser l'entreprise.

Des porte-parole de Jingye joints par l'AFP n'ont pas fait de commentaires.

"Nos engagements envers le secteur de l'acier britannique sont clairs, y compris un ensemble d'aides importantes pour soutenir les économies d'énergie et de récents financements gouvernementaux pour permettre une production d'acier plus verte par Tata Steel à Port Talbot", a réagi auprès de l'AFP un porte-parole du ministère britannique de l'Energie.

Il ajoute que le gouvernement "continue à travailler étroitement avec le secteur, y compris British Steel, pour (lui) assurer un avenir durable et compétitif au Royaume-Uni".

Ancien fleuron britannique, British Steel connaît des difficultés depuis des années et avait été sauvé de la faillite par Jingye en 2020.

En février, British Steel, second producteur d'acier britannique, avait fait part de son intention de fermer ses fours à coke, et de supprimer jusqu'à 260 postes sur son site principal de Scunthorpe (nord-est du pays).

Mi-septembre, le gouvernement britannique avait dévoilé un investissement de jusqu'à 500 millions de livres pour rendre l'usine du sidérurgiste indien Tata Steel au Pays de Galles moins polluante et assurer sa pérennité, mais quelque 3000 licenciements sont malgré tout dans la balance.

afp/buc