ISTANBUL - L'organisation Etat islamique a revendiqué aujourd'hui la fusillade commise par un tireur isolé qui a fait 39 morts dans une discothèque d'Istanbul lors du réveillon du nouvel an.

L'auteur des tirs est en fuite et les autorités sont sur le point de l'identifier, a déclaré en fin d'après-midi le vice-Premier ministre et porte-parole du gouvernement Numan Kurtulmus. "Nous avons obtenu des informations sur les empreintes et l'apparence basique du terroriste (...) Le travail visant à l'identifier sera mené rapidement", a-t-il dit lors d'une conférence de presse.

Numan Kurtulmus a également confirmé que huit personnes avaient été interpellées dans le cadre de l'enquête.

Dans un communiqué diffusé sur l'un de ses comptes Telegram, l'Etat islamique décrit le Reina, la boîte de nuit visée, comme un lieu de rassemblement des chrétiens pour une "fête apostate". L'attaque, ajoute-t-il, visait à venger l'engagement militaire turc contre l'EI en Syrie.

"Le gouvernement apostat turc doit savoir que le sang des musulmans versé sous le feu des avions et de l'artillerie déclenchera (...) un feu sur ses propres terres", dit-il.

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BAGDAD - Deux ans après le lancement de l'opération française Chammal en Irak, François Hollande a effectué aujourd'hui une visite-éclair à Bagdad pour apporter son soutien aux forces engagées sur le terrain contre l'Etat islamique et réaffirmer la détermination de la France à vaincre l'organisation djihadiste.

A cinq mois de son départ de l'Elysée, le chef de l'Etat français s'est entretenu dans la matinée avec son homologue Fouad Massoum, le Premier ministre Haïdar al Abadi et le président du Parlement Salim al Djabouri, avant de rejoindre Erbil, dans le Kurdistan irakien.

Quelque 1.200 militaires français sont aujourd'hui engagés dans l'opération Chammal qui s'inscrit dans le cadre de la coalition internationale anti-EI dirigée par les Etats-Unis.

Les forces françaises apportent notamment un soutien aux forces locales par des frappes aériennes, des vols de reconnaissance et des actions de formation.

Quelque 150 militaires français sont en outre déployés depuis septembre dans le cadre de la "task force Wagram", équipée de CAESAR, des camions équipés d'un système d'artillerie.

BAGDAD/TIKRIT, Irak - L'Etat islamique (EI) a revendiqué la responsabilité de l'attentat à la voiture piégée qui a fait 24 morts et 67 blessés lundi sur une place très fréquentée du quartier de Sadr City à Bagdad.

L'agence d'informations Amak, affiliée à l'EI, déclare dans un communiqué diffusé sur internet que l'attaque visait un rassemblement de musulmans chiites, que l'organisation fondamentaliste sunnite considère comme des apostats.

La place est connue pour être un lieu de rassemblement des travailleurs journaliers. Parmi les victimes figurent neuf passagères d'un minibus.

Une bombe a également explosé près d'un hôpital dans le centre-ville, faisant un mort et neuf blessés.

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ANKARA - L'artillerie et l'aviation turque ont bombardé aujourd'hui des positions de l'Etat islamique en Syrie, faisant 22 morts au sein de l'organisation fondamentaliste sunnite, tandis que l'aviation russe bombardait les djihadistes près de la ville d'Al Bab contrôlée par l'EI, annonce l'armée turque.

Les cibles visées par la Russie ont été détruites à Daïr Kak, à 8 km au sud-ouest d'Al Bab, précise le communiqué de l'armée qui fait le point sur les dernières 24 heures.

L'opération turque "Bouclier de l'Euphrate" a été lancée il y a un peu plus de quatre mois dans le but de chasser les djihadistes de la région frontalière entre la Turquie et la Syrie. Ces derniers temps, les forces turques ont entrepris de faire le siège d'Al Bab.

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COLOGNE, Allemagne - La police allemande a déclaré hier avoir empêché dans la nuit du nouvel an une vague d'agressions sexuelles et de vols comparable à celle subie par plusieurs centaines de femmes à Cologne il y a un an.

Quelque 650 hommes, majoritairement originaires d'Afrique du Nord, ont été contrôlés et 92 personnes interpellées, dont seize Allemands et dix Syriens, pendant les célébrations de samedi soir à Cologne.

Des caméras de surveillance avaient été installées pour surveiller la place de la gare.

Plusieurs de centaines de plaintes avaient été déposées il y a un an après une vague d'agressions de femmes à Cologne pendant la nuit du nouvel an, ce qui avait alimenté les critiques contre la politique de la chancelière Angela Merkel en matière d'accueil des réfugiés et migrants.

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PARIS - L'ex-secrétaire général de la CFDT François Chérèque, mort aujourd'hui à 60 ans d'une longue maladie, a défendu jusqu'au bout le credo réformiste, marque de son ancienne organisation aujourd'hui en passe de détrôner la CGT au premier rang des syndicats français.

Après dix années à la tête de la CFDT, il avait passé la main en 2012 à Laurent Berger, de 12 ans son cadet, sans aller au terme de son troisième mandat. Cet ancien rugbyman avait alors expliqué qu'il ne voulait pas "faire le match de trop".

Une transition en douceur, contrairement à la succession dans la douleur de son alter ego de la CGT, Bernard Thibault.

François Chérèque a ensuite poursuivi son combat comme inspecteur général des affaires sociales, président de l'Agence du service civique et Haut commissaire à l'engagement civique.

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PARIS - Emmanuel Macron, candidat à l'élection présidentielle française, met en garde contre le repli face aux attentats terroristes en Europe et appelle à un renforcement de la coopération des Vingt-Huit, particulièrement entre Paris et Berlin, et au maintien des accords de Schengen, décriés à droite.

"Nos sociétés fragilisées, épuisées par la crise (...) sont tentées de chercher le mal à l'extérieur", écrit l'ancien ministre de l'Economie dans une tribune parue dans Le Monde. "Il suffirait alors de l'expulser de nos communautés nationales, de se barricader. Les attentats de Paris, de Nice ou de Berlin seraient-ils liés au laxisme migratoire?"

"Ayons le courage de le dire : la solution est dans la protection, non dans la fermeture, dans une coopération européenne plus forte et non dans un repli national inefficace", souligne Emmanuel Macron.

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PARIS - Le procès de Teodorin Obiang, fils du président de Guinée équatoriale Teodoro Obiang, dans l'affaire dite des "biens mal acquis", s'ouvre cet après-midi à Paris.

Le prévenu, vice-président de Guinée équatoriale chargé des affaires de défense et de sécurité, est soupçonné par la justice française de s'être constitué frauduleusement en France un patrimoine immobilier et mobilier évalué à plusieurs dizaines de millions d'euros. Il est poursuivi pour blanchiment d'abus de biens sociaux, détournement de fonds publics, abus de confiance et corruption.