NATIONS UNIES, 25 septembre (Reuters) - Téhéran aurait bénéfice à préserver l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien malgré le retrait des Etats-Unis et le rétablissement des sanctions américaines, a déclaré lundi la cheffe de la diplomatie européenne, avant une réunion à l'Onu entre le bloc, les autres pays signataires et l'Iran.

Federica Mogherini a ajouté qu'une "part essentielle de l'accord et de sa mise en oeuvre donne à l'Iran la possibilité de bénéficier d'une levée des sanctions, et c'est ce dont nous discutons, des mesures concrètes et opérationnelles que nous pouvons mettre en place".

Alors qu'un nouveau train de sanctions américaines doit être rétabli le 4 novembre, le bloc communautaire et les autres pays signataires (Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne) en juillet 2015 de l'accord sur le nucléaire iranien (JCPOA) continuent à oeuvrer à la préservation de l'accord.

Le mois dernier, l'Union européenne a fourni 18 millions d'euros d'aide à l'Iran visant à compenser l'impact du rétablissement des sanctions américaines après le retrait des Etats-Unis du JCPOA annoncé en mai dernier par Donald Trump.

Ce financement de l'UE fait partie d'un plan de 50 millions d'euros prévu dans le budget européen pour l'Iran, la République islamique ayant menacé de ne plus respecter l'accord, qui encadre le programme nucléaire iranien en échange d'un allègement des sanctions, si elle n'en constatait plus les avantages économiques.

"L'Iran a de bonnes raisons de rester dans l'accord (...) Plus nous prendrons de décisions opérationnelles et les mettrons en place, plus l'Iran aura de raisons (de rester)", a dit Mogherini aux journalistes avant une réunion entre représentants des pays signataires en marge de l'Assemblée générale de l'Onu.

Soulignant la difficulté pour les Européens à trouver des solutions concrètes face au rétablissement des sanctions américaines, Bpifrance a dit lundi avoir suspendu ses travaux visant à créer un dispositif d'accompagnement des exportations françaises à destination de l'Iran. (Michelle Nichols et Parisa Hafezi; Jean Terzian pour le service français)