La sélection "Choppy Growth" (littéralement "croissance fragile") comptait neuf valeurs. Quatre représentants français (Eurofins, Airbus, Air Liquide, Kering), deux suédois (Lundin, Dometic), un allemand (SAP), un britannique (Beazley) et un espagnol (Cellnex Telecom). Pour notre test, nous avons investi virtuellement 10 000 EUR, divisés entre chacun des titres en date du 17 août 2018 et nous mesurons la performance au 20 mai 2019 (performance hors frais). La sélection affiche une hausse de +8,5% sur neuf mois, contre 1% au Stoxx Europe 600.
 
A première vue, les titres retenus ont donc bien joué leur rôle d'amortisseur. La réalité est un peu plus complexe. La sélection a en effet sousperformé l'indice sur l'année 2018 (-14,1% vs. -11,05% entre le 17 août et le 31 décembre 2018). Mais en 2019 elle a gagné 26,2% contre 13,5% à l'indice. Par conséquent, les valeurs retenues ont plus profité de l'accélération du début de l'année qu'elles n'ont limité leur recul quand les marchés tanguaient fin 2018.
 

Le palmarès de la sélection  au 20 mai 2019 en séance (Cliquer pour agrandir)

 
Dans le détail, huit des neuf actions ont progressé depuis août 2018. La palme revient à l'opérateur espagnol d'antennes-relais Cellnex, qui a gagné plus de 35% sur neuf mois. Il devant l'industriel Airbus (+19,7%) et le champion européen des logiciels, l'allemand SAP (+12,6%). Kering (+7,8%) et Air Liquide (+3,8%) surperforment aussi l'indice, tandis que Lundin (+1,5%), Dometic (+0,85%) et Beazley (+0,15%) sont proche du Stoxx Europe 600. Enfin, Eurofins est le seul pari perdant avec -7% depuis le 17 août 2018. Le réseau de laboratoires d'analyse a connu un contrecoup violent lié aux interrogations sur sa solidité bilancielle. Au final, la sélection Choppy Growth permet de disposer de 10 843 EUR neuf mois après un investissement de 10 000 EUR. Tout est bien qui finit bien donc.
 
Les théories d'investissement de Jefferies en août 2018 en version condensée :
  • SAP :  cocktail positif entre l'adoption de la nouvelle version, les gains de nouveaux clients, les hausse des marges grâce au cloud et la progression de la part de revenus récurrents.
  • Cellnex : bon équilibre entre croissance organique forte et potentiel de consolidation sectorielle.
  • Beazley : l'assureur britannique spécialisé dans les contrats commerciaux sur-mesure offre "une rare combinaison de forte croissance et de marges élevées".
  • Lundin Petroleum : qualité des fondamentaux et levier offert par le champ Johan Sverdrup.
  • Dometic : pour l'arrivée du nouveau CEO aux références impeccables chez Assa Abloy.
  • Kering : la phase de croissance de Gucci pourrait être plus longue que ce que le marché modélise.
  • Air Liquide : la croissance organique devrait (enfin) se renforcer et cela offre de beaux leviers de rentabilité.
  • Eurofins : pour jouer la poursuite de la success-story, remous sur les marchés ou pas.
  • Airbus : le profil est moins exposé à partir de 2020, ce qui devrait permettre une meilleure rémunération des actionnaires.