Les marchés obligataires demeurent irréguliers: hier l'aversion au risque prévalait, faisant grimper T-Bonds et dans une moindre mesure les Bunds, mais aujourd'hui, ce sont les dettes italiennes qui se redressent, mais sans effacer la totalité (en fait juste la moitié) des lourdes pertes subies la veille.

Les BTP qui avaient vu leur rendement se tendre de +25Pts s'améliorent de -12Pts à 2,05%.
Toutes les dettes 'périphériques' ne sont pas logées à la même enseigne puisque les 'Bonos' espagnols se dégradent symétriquement de +13Pts à 1,14%, leur pire niveau depuis le 18 mars dernier (niveau testé durant quelques heures seulement) et c'est une 'zone' qui correspond aux rendements observés 1 an auparavant, c'est à dire mi-mars 2019.

Nos OAT se sont tendues de +5Pts vers 0,13%, les Bunds de +7Pts vers -0,4100%: le 'spread' OAT/Bunds se contracte à +54Pts.
Et +5Pts, c'est également l'écart constaté sur les T-Bonds US qui affichent 0,625%, le '30 ans' repassant de 1,1175% à 1,22%.

L'aversion au risque que l'on observe depuis une semaine (depuis le 17 avril) reflète des inquiétudes relatives à la réactivité des pays de l'UE face aux conséquences très concrètes de la crise sur les entreprises et les finances publiques.
Ce sont désormais les banques de ces pays 'mal notés' qui font face à un déferlement de créances douteuses ou en défaut avéré.

Elles vont donc à leur tour avoir besoin d'un soutien accru des états, ce qui plombera encore plus leurs déficits... ou alors de la BCE.
Mais pour cela, il faudrait que la BCE soit autorisée à accepter comme 'collatéral' des dettes 'high yield' alors que ses statuts ne lui permettent que de puiser dans le gisement des 'AA' ou des 'AAA', c'est à dire 3 crans au-dessus du 'high yield'.

On voit mal l'Allemagne et la Finlande permettre à la BCE de gonfler démesurément son bilan avec des créances pourries.

L'autre solution, c'est donc une entente entre les pays de l'Eurozone pour mutualiser le risque associé aux dettes des pays en difficulté: pour l'heure il n'est question que d'un fonds de soutien 300MdsE (pouvant être porté à 600MdsE) et cela pourrait prendre des semaine avant de parvenir à un laborieux compromis.

Alors que les Etats Unis ont déjà adopté un plan de soutien de 2.000Mds$ il y a 3 semaines, et l'enveloppe de prêts aux PME de 350Mds$ étant déjà épuisée, une rallonge de 300 +60Mds $ a déjà été votée mardi soir.

Ces 360 Mds$ s'inscrivent dans un nouveau plan de soutien de 480Mds$ adopté mardi soir que Larry Kudlow est venu commenter sur CNBC tout en se félicitant que de nombreux états commençaient à relancer leur activité, écartant l'objection d'un redémarrage prématuré alors que la pandémie n'a peut-être pas encore atteint son pic aux Etats Unis.
Il espère par ailleurs que les salariés retournant progressivement au travail, les surplus pétroliers (et d'essence) vont commencer à être mieux absorbés.

Côté chiffres : en zone Europe, la confiance des consommateurs chute vers -22,7 en avril après -11,6 en mars alors que le consensus visait -19,6.

Au Royaume Uni, les prix à la consommation ont augmenté à un rythme annuel de 1,5% en mars, un taux en baisse de 0,2 point par rapport à celui affiché le mois précédent, selon l'office national de statistiques (ONS). En incluant les coûts de logement des occupants, le taux d'inflation annuel s'est aussi tassé de 0,2 point à 1,5% le mois dernier, décélération qui provient essentiellement de chutes des prix du carburant et de l'habillement.


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