"Le mois de mai qui vient de s'achever n'a rien eu d'un long fleuve tranquille pour les marchés financiers. Au fil des jours il est apparu certain que la Grèce ne pourrait lever des capitaux sur le marché de la dette à partir de 2012, comme le prévoyait le plan de sauvetage de 110 milliards d'euros, signé il y a tout juste un an par les pays membres de l'Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international (FMI)", note Convictions AM dans sa lettre de juin.

"Les ministres des Finances de l'UE sont parvenus à un accord pour renflouer une seconde fois la Grèce, mais il reste à définir les modalités de ce nouveau plan de sauvetage. Aux Etats-Unis, les indicateurs économiques ont parfois révélé de mauvaises surprises alors que les interrogations allaient bon train sur les conséquences de l'arrêt du quantitative easing 2 par la Réserve fédérale."

"C'était sans compter les dissensions sur le budget américain entre les Démocrates, majoritaires au Sénat et les Républicains, majoritaires à la Chambre des représentants qui ajoutent au climat d'incertitude. La Maison Blanche et le Congrès doivent trouver un accord avant le 2 août pour négocier un compromis budgétaire réduisant les dépenses publiques en échange d'un relèvement du plafond de la dette publique qui atteint 1429 milliards de dollars. Faute d'un accord, l'Etat fédéral se retrouverait en défaut de paiement. Un scénario auquel personne ne croit néanmoins."

"Dans les pays émergents la lutte contre l'inflation a provoqué des relèvements de taux successifs par les banques centrales, notamment en Chine. Les resserrements monétaires de la banque centrale chinoise ont fait craindre un ralentissement de la croissance économique qui serait dommageable à l'économie mondiale."

"Dans un tel environnement, les indices boursiers des pays développés ont repris le chemin de la baisse et les marchés actions des pays émergents ont subi de fortes corrections notamment en Inde, au Brésil et en Russie. Mais le mouvement de marché le plus marqué revient sans conteste au dollar qui s'est apprécié de 10% en un mois vis-à-vis de l'euro. Les tensions dans les pays périphériques de la zone euro ont contribué à la hausse du dollar tout comme la chute du prix des matières premières. Le débouclement des positions spéculatives vendeur dollar/acheteur euro ont atteint 40 milliards de dollars en quelques jours accentuant le mouvement de baisse."

"Certaines devises de pays matières premières, comme le dollar australien et le dollar canadien, ont aussi été délaissées au profit du dollar. Dans cette tendance haussière, le dollar a gagné du terrain par rapport à l'ensemble des devises des pays émergents. Sur le marché des matières premières, la chute des prix du baril de brut et de l'argent a été sévère. En quatre jours le cours de l'argent a chuté de 31% et celui du WTI de près de 20%."

"Sur le marché du crédit, le taux des emprunts américains a reflué pour s'établir à 3% pour deux raisons essentielles : l'aversion au risque des investisseurs les a reportés sur des placements sûrs tandis que le ralentissement de la croissance aux Etats-Unis et dans le monde a entraîné les taux à la baisse. Le même phénomène a été observé en Allemagne sur le Bund, où la courbe des taux s'est aplatie. Sans surprise, les taux grecs sont restés à des niveaux exorbitants. On a observé une légère tension sur les taux en Espagne où un mouvement contestataire s'est développé, mais ils n'ont pas dépassé la barre fatidique de 6% qui donne le signal d'une dégradation des conditions de marché. Pour l'heure, les investisseurs ne nourrissent pas de craintes sur une défaillance de la péninsule ibérique. Mais il faut rester vigilant sur l'évolution des indicateurs macroéconomiques espagnols."