Cela va presque trop bien d'un point de vue conjoncturel aux Etats Unis et cela pèse sur les marchés obligataires ce mardi (les T-Bonds se dégradent à 2,50% contre 2,47%).

En matière de statistiques économiques, il est toujours possible de voir le verre à moitié vide ou à moitié plein.

Les marchés obligataires ont résolument choisi de considérer la forte hausse des demandes de crédit (+26Mds$ en juillet) outre-Atlantique comme un signe de vigueur de l'économie américaine.

Le bond de +9,7% du crédit à la consommation aux USA, se répartit notamment entre crédit automobile (10Mds$ environ), prêts étudiants (3,1Mds$) et... frais médicaux.

Par ailleurs, la hausse des salaires et revenus médians s'avère cette année encore inférieure à la hausse réelle du coût de la vie... et notamment l'envol des frais de scolarité, alors que beaucoup d'étudiants sont confrontés à l'alternative petits jobs mal rémunérés (voir chômage) ou poursuite des études (dans l'enseignement supérieur).

Le secteur automobile se porte en effet très bien, alors que le crédit est accordé de façon très généreuse par les banques... à tel point que des spécialistes parlent déjà d'une nouvelle bulle de 'subprimes': n'importe qui peut emprunter pour acheter une voiture en 2014.

Mis à part le crédit auto, la demande augmente peut-être pour une raison moins réjouissante qu'un retour de l'appétit pour la consommation: les emprunteurs -qui se recrutent en majorité dans les catégories sociales les moins favorisées- n'ont tout simplement pas le choix pour continuer de se soigner ou financer des études.

Et le taux de défaut sur les 'petits crédits' progresse de façon spectaculaire au lieu de se résorber, alors que 35% des ménages connaissent des problèmes de remboursement (retard, 'incidents' ou 'défaut' avéré), ce qui témoigne de la grande précarité dans laquelle se retrouve la population.

Alors que les taux longs se renchérissent aux Etats Unis, les opérateurs ont décidé de prendre leurs bénéfices sur les dettes périphériques Européennes.
Cela se traduit par une tension de 12Pts de base sur les 'bonos' espagnols à 2,20% (contre 2,12%), les BTP italiens (+7Pts de base à 2,37%) et nos OAT chutent également avec un rendement de 1,282% contre 1,22% lundi (le déficit budgétaire de la France s'est creusé de 5% en 1 an, de 80,4 à 84,1MdsE... la mise en oeuvre du CICE se soldant par une impasse de 6MdsE en terme de recettes fiscales par rapport aux prévisions).

Copyright (c) 2014 CercleFinance.com. Tous droits réservés.