Tokyo (awp/afp) - L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a aligné sa quatrième séance négative jeudi, victime d'un regain du yen face au dollar après des statistiques moroses aux Etats-Unis et à la veille d'une décision monétaire de la banque centrale japonaise.

A l'issue des échanges, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a cédé 0,26% (-51,70 points) à 19.831,82 points, et l'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a reculé de 0,23% (-3,68 points) à 1.588,09 points.

Sur le volet des changes, le dollar a glissé à 109,60 yens contre 110 yens la veille, et l'euro à 122,95 yens contre 123,40 yens, des mouvements défavorables aux groupes exportateurs japonais.

Mercredi, la Réserve fédérale américaine (Fed) a donné sans surprise un nouveau tour de vis monétaire en relevant ses taux d'intérêt, invoquant la bonne santé de l'économie. Mais les investisseurs ont été pris de doute face au ralentissement de l'inflation: de fait, les prix à la consommation (CPI) ont reculé en mai pour la deuxième fois en trois mois.

Ils tournaient aussi leur regard vers la Banque du Japon (BoJ) qui a entamé jeudi une réunion de deux jours. Les économistes anticipent un statu quo mais sont en quête de signaux d'un virage monétaire.

"Un certain nombre de personnes s'attendent à ce que la BoJ fasse référence à une éventuelle stratégie de sortie", a commenté pour l'agence Bloomberg Soichiro Monji, responsable du département de recherche économique chez Daiwa SB Investments.

Sur le front des valeurs, les banques ont glissé (Mitsubishi UFJ -1,96% à 715 yens, Sumitomo Mitsui -1,17% à 4.195 yens). Idem pour les titres pétroliers (Inpex -0,80% à 1.042 yens, JXTG -2,37% à 485,5 yens), alors que les cours du brut ont terminé en net repli mercredi, ou encore les fabricants de pneumatiques (Sumitomo Rubber Industries -5,66% à 1.883 yens, Bridgestone -3,04% à 4.714 yens), victimes d'un abaissement des prévisions de leur rival américain Goodyear.

- Toshiba et... Hello Kitty -

Le titre Sanrio, maison mère d'Hello Kitty, a été délaissé (-2,87% à 2.058 yens) au lendemain de l'annonce par la Commission européenne de l'ouverture d'une enquête contre la compagnie, soupçonnée, tout comme Nike et Universal Studios, d'avoir restreint la concurrence en limitant la capacité des preneurs de licences à vendre ses produits dérivés.

Dans le sillage de Wall Street, les firmes technologiques étaient à la peine, Sharp perdant 1,53% à 385 yens et Panasonic 1,62% à 1.452 yens.

Toshiba avait débuté dans le rouge mais le titre a changé de cap pour finir en hausse de 1,02% à 316,5 yens malgré un report désormais de plus en plus certain de la publication de ses résultats financiers. Selon le quotidien économique Nikkei, le conglomérat industriel va demander aux autorités financières un nouveau délai, ce qui débouchera probablement sur une rétrogradation de la valeur dans le second tableau début août.

Autre motif d'inquiétude, la brouille semble s'envenimer avec son partenaire américain Western Digital, qui a déposé une requête auprès d'un tribunal californien pour bloquer la cession à un tiers des parts de Toshiba dans leur activité conjointe de puces-mémoires. Le groupe nippon, qui devait étudier les offres jeudi, a cependant assuré poursuivre le processus.

L'action du fabricant de techniques d'impression et de montres Seiko Epson, qui pourrait remplacer Toshiba dans le Nikkei 225, a bondi de 3,20% à 2.351 yens.

Enfin, l'automobile a fait grise mine: -1,10% à 5.794 yens pour Toyota et -0,18% à 1.079 yens pour Nissan, dont l'allié français Renault tient jeudi son assemblée générale dans un climat alourdi par des révélations sur une possible volonté de Carlos Ghosn de gonfler par des voies détournées sa rémunération déjà controversée.

anb/mml